Les pathologies nodulaires sont aussi fréquentes chez les adolescents et la disponibilité en échographie a exposé à des taux supérieurs de nodules thyroïdiens infracliniques. Les carcinomes thyroïdiens chez les enfants et les adolescents se manifestent avec des caractéristiques cliniques différentes en comparaison des adultes. Il y a, par exemple, un taux supérieur de métastases régionales et distales. De plus, les taux de récurrence sont supérieurs. Pourtant, le pronostic est excellent. Récemment, des mutations du gène DICER1 ont été décrites et sont associées à des anomalies thyroïdiennes, en particulier des goitres multinodulaires et des cancers différenciés de la thyroïde. Une étude multicentrique canadienne a cherché à caractériser la prévalence des variants de DICER1 dans les cancers papillaires de la thyroïde pédiatriques, particulièrement dans les tumeurs qui n’avaient pas d’altération oncogénique conventionnelle. 40 patients qui avaient eu une thyroïdectomie partielle ou totale et qui avaient moins de 18 ans au moment de l’intervention chirurgicale ont été sélectionnés. Sur les 40 spécimens de thyroïdectomie (30 cancers et 10 tumeurs bénignes), un génotypage a été réalisé pour les 17 variants associés au cancer papillaire de la thyroïde ainsi qu’un séquençage complet des exons et des limites exons/introns du gène DICER1. Des altérations conventionnelles ont été trouvées dans 12 des 30 (40 %) cancers papillaires de la thyroïde (5 mutations de BRAFV600E, 3 RET/PTC1, 4 RET/PTC3). Des variants pathogènes de DICER1 ont été identifiés chez 3 des 30 (10 %) cancers papillaires de la thyroïde et chez 2 des 10 (20 %) nodules bénins et, chez tous, aucune altération conventionnelle habituelle dans PTC n’a été trouvée. Aucun n’a récidivé au cours du suivi. Les altérations de DICER1 constituaient donc 3 des 18 (16.7 %) cancers papillaires de la thyroïde qui n’avaient pas d’altération génétique "conventionnelle". Les 3 carcinomes mutés DICER1 avaient chacun 2 altérations somatiques de DICER1 alors que les 2 lésions nodulaires folliculaires s’étaient développées chez ceux qui avaient des mutations germinales de DICER1 et des mutations caractéristiques complémentaires somatiques "hotspot". En conclusion, DICER1 est un gène pouvant conduire à des nodules thyroïdiens pédiatriques et les cancers papillaires de la thyroïde ayant des mutations de DICER1 pourraient représenter une classe distincte de cancer à bas risque. Compte tenu de la prévalence de ces variants chez les enfants, il semble indispensable d’inclure le séquençage de DICER1 et la détermination du dosage génique dans les analyses moléculaires des spécimens thyroïdiens pédiatriques.
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