En plus, il permet de dater un excès de cortisol lorsque celui-ci est intermittent. Si l’on dispose déjà de données sur la mesure du cortisol capillaire au cours du syndrome de Cushing patent, on ne dispose pas d’étude sur les syndromes de Cushing peu importants ou même infra-cliniques. L’équipe d’Antoine Tabarin à Bordeaux a donc mené une analyse de la performance diagnostique de la mesure capillaire du cortisol et de la cortisone sur des patients ayant un syndrome de Cushing patent ou très modéré. Le cortisol et la cortisone ont été mesurés par spectrométrie de masse en tandem et chromatographie liquide. Quarante-huit femmes adultes consécutives ayant une maladie de Cushing, un syndrome de sécrétion ectopique d’ACTH, un adénome ou un carcinome surrénalien sécrétant ou enfin un incidentalome surrénalien ont été étudiées. Toutes avaient des tests de freinage par dexaméthasone anormaux. Les syndromes de Cushing patents, au nombre de 25, avaient des symptômes spécifiques d’hypercorticisme, un cortisol libre urinaire >1,5 fois la limite supérieure de la normale et une augmentation du cortisol à minuit. Les patients avec syndromes de Cushing modérés, au nombre de 23, n’avaient pas de symptômes spécifiques de syndrome de Cushing et avaient une seule des 3 anomalies (augmentation modérée du cortisol libre urinaire ou du cortisol à minuit ou ACTH basse). 84 sujets sains ou obèses, sans syndrome de Cushing, ont servi de témoins. Le dosage de cortisol ou de cortisone dans les cheveux avait à peu près les mêmes performances dans le syndrome de Cushing patent (sensibilité de 92 % pour le cortisol et de 100 % pour la cortisone capillaire et spécificité de 91 % pour le cortisol et de 99 % pour la cortisone capillaire). Le cortisol et la cortisone capillaires étaient inférieurs en cas de syndrome de Cushing modéré mais supérieurs à ceux des témoins (p < 0.01). Le cortisol capillaire était corrélé avec le cortisol à minuit (p < 0.02) et le volume de l’incidentalome surrénalien (p < 0.04) mais non avec le cortisol libre urinaire. La cortisone capillaire avait une sensibilité de 59 % pour le cortisol et de 68 % pour la cortisone et une spécificité de 79 % pour le cortisol et de 94 % pour la cortisone pour le diagnostic de syndrome de Cushing modéré. Cependant, contrairement au cortisol libre urinaire, aussi bien le cortisol que la cortisone capillaires étaient, chez la moitié des patients ayant un syndrome de Cushing modéré, dans des valeurs comparables à celles du syndrome de Cushing patent. Les patients avec un syndrome de Cushing modéré et une augmentation de la cortisone capillaire nécessitaient plus de traitements antihypertenseurs et avaient un moins bon profil lipidique que les patients ayant une cortisone capillaire normale. En conclusion, la mesure du cortisol et de la cortisone dans les cheveux est meilleure, au plan diagnostique, dans le syndrome de Cushing patent que dans le syndrome de Cushing modéré ou infraclinique mais est un outil intéressant pour faire le diagnostic de syndrome de Cushing modéré et pour identifier les incidentalomes surrénaliens responsable d’une exposition excessive au cortisol.
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