Les causes de l’insuffisance surrénale ont évolué au cours des années et une enquête récente menée en Australie donne de nouveaux chiffres sur les étiologies des insuffisances surrénales amenant à une hospitalisation et sur l’utilisation d’un traitement hormonal de substitution. Pour cela, les auteurs australiens ont donc récupéré des données nationales sur les hospitalisations avec comme diagnostic principal l’insuffisance surrénale et les prescriptions de glucocorticoïdes à courte durée d’action. Ces données portent sur la période 2000 – 2019, elles ont été extraites des données nationales sur les médicaments. Les admissions pour insuffisance surrénale ont augmenté de 62 %, passant de 36.78/million à 59.59/million (p < 0.0001). Les hospitalisations pour insuffisance surrénale aiguë ont aussi augmenté de 90.1 %, passant de 10.73/million à 20.40/million (p < 0.0001). Ces augmentations étaient plus prononcées au cours des 20 dernières années. Les prescriptions de glucocorticoïdes de courte durée d’action, comme l’hydrocortisone, ont augmenté de 67.2 %, passant de 2 198.36/million en 2000-2001 à 3 676.00/million en 2017-2018. Les femmes avaient les taux d’admission les plus élevés en moyenne et ont plus augmenté les taux d’hospitalisation que les hommes. L’augmentation des admissions pour insuffisance surrénale est retrouvée chez les femmes pour toutes les tranches d’âge mais seulement chez les hommes de plus de 70 ans. C’est l’hospitalisation pour insuffisance surrénale secondaire (insuffisance corticotrope) qui a augmenté le plus avec une augmentation de 91.7 % alors que les taux d’hospitalisation pour insuffisance surrénale primitive (maladie d’Addison) sont restés inchangés. Cette augmentation est bien évidemment en lien avec l’insuffisance surrénale secondaire à la prise médicamenteuse, en particulier l’utilisation de l’immunothérapie pour les pathologies cancéreuses, plus fréquente chez les sujets les plus âgés, également l’utilisation accrue de l’imagerie cérébrale amenant à une détection plus fréquente des adénomes hypophysaires et enfin l’utilisation des opiacés et des corticoïdes inhalés qui peuvent aussi être à l’origine d’une insuffisance corticotrope. La prévalence de l’insuffisance surrénale et des hospitalisations pour cette pathologie a donc augmenté depuis 2000, y compris l’insuffisance surrénale aiguë, avec une augmentation plus marquée après 2010. Les taux d’admission pour insuffisance corticotrope ont augmenté alors que les admissions pour insuffisance surrénale périphérique sont restées stables. Ce sont surtout les causes iatrogènes qui sont à l’origine de cette augmentation de l’incidence et de la sévérité des insuffisances surrénales.
La sélection de la rédaction
Etes-vous favorable à l'instauration d'un service sanitaire obligatoire pour tous les jeunes médecins?
M A G
Non
Mais quelle mentalité de geôlier, que de vouloir imposer toujours plus de contraintes ! Au nom d'une "dette", largement payée, co... Lire plus