Nouvelle recommandation HAS pour les infections urinaires féminines : favoriser les antibiogrammes ciblés
Rédigée par la Société française de microbiologie (SFM) et la Société de pathologie infectieuse de langue française (SPILF), et labellisée par la HAS, cette recommandation a pour objectif de favoriser les antibiogrammes ciblés, pour lutter contre l’antibiorésistance. En effet, en France, les bactéries résistantes touchent chaque année environ 125 000 personnes et entraînent 5 500 décès. Or, les infections urinaires figurent parmi les principales causes de prescription d'antibiotiques, parfois à mauvais escient. L’antibiogramme ciblé consiste, pour le praticien, à préciser au laboratoire qui pratiquera l’ECBU, des informations cliniques concernant le patient pour adapter le rendu des résultats des antibiogrammes et la liste des antibiotiques recommandés. Il s’agit de favoriser l'utilisation d'antibiotiques à spectre étroit et de réduire celles d’antibiotiques dits "critiques". "Ce rendu peut être élargi en fonction de la gravité des cas traités ou de l'épidémiologie locale", précise la HAS. Et l’antibiogramme ciblé concerne le rendu des antibiotiques et non pas la liste des antibiotiques testés. Par conséquent, l’antibiogramme complet peut être fourni sur simple demande au laboratoire. En cas d’ECBU positif aux entérobactéries, les recommandations proposent trois tableaux décisionnels selon le phénotype du patient : en l’absence de renseignements cliniques, en cas de cystite ou en cas de pyélonéphrite. Elles précisent, pour chaque cas, quels antibiotiques doivent figurer dans le compte-rendu de l’antibiogramme ciblé, et lesquels sont associés à une résistance de la bactérie. Les recommandations rappellent, enfin, que tous les cas d'infections urinaires ne nécessitent pas de traitement antibiotique (colonisation bactérienne sans symptômes), et que le traitement de la cystite simple repose sur une antibiothérapie probabiliste (pas d’ECBU).
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