De nombreuses études ont été menées pour évaluer comment la reprise pondérale après chirurgie bariatrique interfère avec les objectifs cliniques… mais celle-ci varie d’une étude à l’autre et du fait des faibles effectifs il est difficile d’en tirer des conséquences. Afin de mieux décrire les paramètres importants de la reprise pondérale après avoir atteint un nadir dans les suites d’une chirurgie bariatrique avec bypass Roux-en-Y et de comparer les relations entre ces différentes mesures de reprise pondérale et différentes comorbidités ou critères de qualité de vie, les données d’une étude prospective de cohorte de 2 458 adultes opérés dans 10 hôpitaux de 6 villes américaines entre 2006 et avril 2009 ont été analysées. L’âge médian des 1 406 participants qui ont eu un bypass Roux-en-Y était de 47 ans ; leur IMC médian avant la chirurgie était de 46.3 kg/m2 (intervalle inter-quartile ou IIQ : de 42.3 à 51.8). La plupart des participants étaient des femmes (80.3 %), le suivi médian était de 6.6 années (IIQ = 5.9 - 7.0 ans). Le pourcentage médian de perte de poids maximale était de 37.4 % (31.6 – 43.3 %) du poids pré-chirurgical et a été observé en moyenne 2 ans après la chirurgie. Le taux de reprise pondérale était plus élevé au cours de la 1ère année qui suivait le nadir de poids mais la reprise pondérale a continué à augmenter tout au long du suivi, allant de 9.5 % de la perte de poids maximale à 26.8 % de la perte de poids maximale 1 à 5 ans après avoir obtenu le poids le plus bas. Le pourcentage des participants qui regagnaient du poids dépendait de seuils de poids. Par exemple, 5 ans après avoir obtenu le poids de plus bas, 43.6 % avaient regagné plus de 5 points d’IMC, 50.2 % avaient regagné plus de 15 % de leur poids minimal et 67.3 % avaient regagné plus de 20 % de leur perte de poids maximale. En comparaison avec les autres mesures continues, la reprise de poids exprimée en pourcentage de la perte de poids maximale avait l’association la plus forte et permettait la meilleure modélisation avec quasiment tous les critères (progression du diabète et de l’hypertension et déclin dans la qualité de vie et la satisfaction) ; seule l’hyperlipidémie avait une association un peu plus forte avec l’IMC. Parmi les mesures dichotomiques de reprise pondérale, une reprise de plus de 20 % de la perte de poids maximale avait la meilleure association avec la plupart des paramètres et représentait la seconde meilleure mesure pour l’hyperlipidémie (après reprise de plus de 10 kg) ou l’hypertension (après une reprise ≥ 10 % de la perte de poids maximale). En conclusion, dans une large cohorte d’adultes qui ont eu une chirurgie bariatrique sous forme de bypass Roux-en-Y, la reprise du poids exprimée en pourcentage de la perte de poids maximale est la mesure le plus en lien avec la plupart des paramètres cliniques (diabète, hypertension, hyperlipidémie). Ces données devraient permettre de standardiser la mesure de la reprise pondérale dans les études de chirurgie bariatrique.
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