Après avoir recruté des obèses via des campagnes dans les médias et dans des centres de soins de santé primaires, l’étude a été menée dans 480 centres de soins de santé primaires et dans 25 services de chirurgie en Suède. Les participants éligibles étaient âgés de 37 à 60 ans et avaient un IMC ≥34 kg/m2 (pour les hommes) ou ≥38 kg/m2 (pour les femmes). Deux groupes principaux ont été constitués : le groupe des patients traités par chirurgie bariatrique, dont la technique était déterminée par le chirurgien, et le groupe témoin apparié (sur 18 variables), qui ont bénéficié d’une prise en charge non chirurgicale habituelle de l'obésité, allant des conseils sur le mode de vie à l’absence complète de traitement. La concentration d'hémoglobine a été mesurée lors des visites d'examen au départ et à 1 an, 2 ans, 3 ans, 4 ans, 6 ans, 8 ans, 10 ans, 15 ans et 20 ans de suivi. L'anémie était définie comme une concentration d'hémoglobine <12.0 g/dL pour les femmes et 13.0 g/dL pour les hommes. Le critère de jugement principal, non spécifié, était l'incidence de l'anémie 6905 personnes ont été évaluées pour leur éligibilité, dont 5335 étaient éligibles. Parmi ceux-ci, 2007 patients ont choisi la chirurgie bariatrique (« bypass gastrique », n=266 ; « gastroplastie verticale » n=1365 et « anneau gastrique », n=376) et 2040 témoins appariés ont bénéficié de la prise en charge habituelle, non chirurgicale, de l'obésité. Pendant un maximum de 20 ans et une médiane de 10 ans (IQR 3–20) de suivi, il y a eu 133 événements d'anémie dans le groupe « bypass gastrique », 359 dans le groupe « gastroplastie verticale », 101 dans le groupe « anneau gastrique », et 261 dans le groupe témoin. Par rapport au groupe témoin (13 cas pour 1 000 années-personnes, IC à 95 % 11–14), l'incidence de l'anémie était plus élevée après « bypass gastrique » (64 cas pour 1 000 personnes-années 53–74; hazard ratio : 5·05, 95% CI 3·94–6·48; p<0·0001), gastroplastie verticale (23 cas pour 1000 personnes-années, 21-26 ; 2,67, 2,25-3,18 ; p<0,0001) et anneau gastrique (26 pour 1000 personnes-années, 21-31 ; 2,76, 2,15-3,52 ; p<0,0001). Ces associations persistaient après ajustement. Il semble donc bien exister un risque accru d'anémie après chirurgie bariatrique qui souligne l'importance de l'observance, à long terme, de la supplémentation nutritionnelle et de la surveillance pour permettre la prévention et la détection précoce des carences nutritionnelles graves après chirurgie bariatrique.
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