Pour les autorités de santé, la mise à disposition de ce produit est justifiée non seulement sur le plan individuel – car l’infection à VRS peut entraîner des complications graves – mais aussi sur le plan de la santé publique, car la bronchiolite est responsable chaque année d’un taux important d’hospitalisations, et participe à l’engorgement des urgences pendant la période hivernale. La saison 2022-2023 a ainsi été particulièrement marquée avec plus de 73 000 passages aux urgences et plus de 26 000 hospitalisations. Le nirsévimab est un anticorps monoclonal. Il a obtenu une AMM européenne le 31 octobre 2022 et un avis favorable de la HAS pour son remboursement le 1er août dernier. Ce traitement vient s’ajouter au palivizumab (Synagis), un autre anticorps monoclonal, indiqué chez les enfants à risque élevé d’infection à VRS. Il s’administre en une seule injection intra musculaire, sur la face antéro-latérale de la cuisse. L’immunité maximale survient au 6e jour et dure au moins 5 mois. Beyfortus doit être administré préférentiellement avant le début de l’épidémie, donc dès ce 15 septembre pour les nouveau-nés et nourrissons nés depuis le 6 février 2023 en France métropolitaine (pour les départements et régions d'outre-mer, les dates seront communiquées ultérieurement). Dans la mesure du possible, il est conseillé, pour les bébés nés à partir du 15 septembre 2023, de l’administrer avant la sortie de la maternité.
Pour les enfants à risque élevé d’infection au VRS éligibles au Synagis (palivizumab), la HAS précise "que ce traitement reste une option thérapeutique". Le nirsévimab peut être prescrit et délivré sur ordonnance par les médecins, mais aussi les infirmiers et les sages-femmes. "L’objectif est de faciliter la plus large administration possible du traitement avant le début de l’épidémie pour gérer efficacement la prévention de l’infection et réduire les hospitalisations des nouveau-nés et nourrissons", souligne la HAS, qui recommandait cet élargissement.
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