Les infections à VRS chez les sujets âgés constituent une morbidité importante. Le virus est responsable d’infections respiratoires à type de bronchite ou pneumopathie, pouvant entrainer une détresse respiratoire. Il peut être à l’origine d’une décompensation d’une maladie sous-jacente respiratoire ou autres. L’incidence des cas sévères a été évaluée, au cours de l’années 2019, à environ 5,2 millions de cas et près d'un demi-million d'hospitalisations chez les adultes de 60 ans ou plus dans les pays riches. Aux États-Unis, en particulier, environ 60 000 à 120 000 personnes âgées sont hospitalisées chaque année pour une infection par le VRS, et 6 000 à 10 000 d'entre elles en décèdent.
Cette étude randomisée, en double aveugle et contrôlée par placebo, a porté sur environ 37 000 adultes de 60 ans ou plus provenant de 22 pays. L’efficacité du vaccin était évaluée sur la survenue d’une maladie des voies respiratoires inférieures associées au VRS, avec prise en compte de 2 définitions : soit 2 symptômes ou plus, soit 3 symptômes ou plus. Les données préliminaires ont été analysées alors que 64 cas de maladies des voies respiratoires inférieures associées au VRS définies par 2 symptômes ou plus ont été recensées, et 20 cas pour la définition incluant 3 symptômes au moins. Parmi ces cas, 56 et 17 respectivement sont survenus dans le groupe placebo. Ainsi, l'efficacité du vaccin a été de 83,7% (p<0,0001) pour la prévention des maladies des voies respiratoires inférieures associées au VRS définies par 2 symptômes ou plus. Elle était de 82,4% (p = 0,0078) lorsque la maladie était définie par 3 critères ou plus.
L'essai est toujours en cours et des analyses d'efficacité supplémentaires sont prévues au fur et à mesure de l'augmentation des cas.
"Les résultats d'aujourd'hui représentent une avancée importante dans la prévention des maladies des voies respiratoires inférieures dues au VRS chez les adultes de 60 ans et plus. Ces données sont encourageantes et représentent la deuxième démonstration de résultats positifs d'essais de phase 3 de notre plateforme de vaccins contre les maladies infectieuses à ARNm après, Spikevax, notre vaccin contre le Covid-19. Nous sommes impatients de publier l'ensemble des données et de partager les résultats lors d'une prochaine conférence médicale sur les maladies infectieuses", a déclaré Stéphane Bancel, directeur général de Moderna.
Les premières données de tolérance semblent également bonnes. La plupart des effets indésirables observés étaient légers ou modérés, à type de douleur au point d'injection, fatigue, céphalées, myalgies et arthralgies. Le taux global d'effets indésirables systémiques sévères (grade 3 ou plus) était de 4% pour le vaccin (contre 2,8% dans le groupe placebo).
Une demande d’autorisation pourrait être déposée dans plusieurs pays, et en Europe, au premier semestre 2023.
Le vaccin est actuellement en phase 1 d'essai clinique chez les enfants.
Moderna n'est pas le seul laboratoire à s'être lancé dans la lutte contre le VRS. L'Union européenne a approuvé début novembre un traitement préventif de la bronchiolite chez le nourrisson, le nirsevimab, développé conjointement par AstraZeneca et Sanofi. Et le groupe américain Pfizer a, de son côté, annoncé récemment des résultats positifs pour un essai sur un vaccin - administré à la mère pendant la grossesse - destiné à protéger les nouveau-nés des formes sévères de bronchiolite. Pfizer développe aussi un vaccin VRS pour les 60 ans et plus, actuellement en cours d'examen par les autorités sanitaires américaines.
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