Prévention des complications visuelles de la rétinopathie diabétique par injection intra-vitréenne d’aflibercept, un anti-VEGF

02/03/2023 Par Pr Philippe Chanson
Diabétologie Endocrinologie-Métabolisme Ophtalmologie
Les injections intra-vitréennes d’anti-VEGF chez des patients ayant une rétinopathie diabétique non proliférante sans œdème maculaire central réduisent le développement de complications visuelles à 2 ans d’après une première étude publiée en 2021. Les auteurs, américains, de cette étude ont poursuivi l’étude à 4 ans et en publient les résultats dans le JAMA.

L’injection intra-vitréenne d’aflibercept, cet anti-VEGF, était comparée à une injection placebo dans le cadre d’un essai randomisé conduit dans 64 centres cliniques aux Etats-Unis et au Canada entre janvier 2016 et mars 2018. C’est la perte de vision et les modifications de l’acuité visuelle entre la valeur basale et la valeur à 4 ans qui étaient analysées dans les 2 groupes. Les participants étaient âgés en moyenne de 56 ans et 42.4 % étaient des femmes. La probabilité cumulée à 4 ans de développer une rétinopathie diabétique proliférante ou un œdème maculaire central avec perte de vision était de 33.9 % sous aflibercept et de 56.9 % sous placebo, donnant un hazard ratio ajusté de 0.4 (IC 97.5 % = 0.28 à 0.57 ; p < 0.001). Cependant, les changements moyens de l’acuité visuelle entre la valeur basale et la valeur à 4 ans étaient de -2.7 ± 6.5 lettres sous aflibercept et de -2.4 ± 5.8 sous placebo, donnant une différence moyenne ajustée de -0.5 lettres (−2.3 à +1.3; P =0 .52). p = 0.52). Les taux d’événements cardiovasculaires ou cérébro-vasculaires étaient de 9.9 % chez ceux qui recevaient de l’aflibercept de manière bilatérale, de 10.9 % chez ceux qui recevaient l’aflibercept de manière unilatérale et de 7.8 % chez les patients qui recevaient le placebo. En conclusion, chez les patients qui ont une rétinopathie diabétique non proliférante sans œdème maculaire central, à 4 ans, le traitement par aflibercept, en comparaison du placebo, si l’on initie l’aflibercept seulement lorsque des complications avec risque visuel apparaissent, s’accompagne d’une amélioration anatomique statistiquement significative mais ne s’accompagne pas d’amélioration de l’acuité visuelle. L’aflibercept, en tant que stratégie préventive, comme utilisé dans cette étude, ne doit pas être recommandé chez les patients ayant une rétinopathie diabétique non proliférante sans œdème maculaire central.

Les complémentaires santé doivent-elles arrêter de rembourser l'ostéopathie ?

Stéphanie Beaujouan

Stéphanie Beaujouan

Non

Je vois beaucoup d'agressivité et de contre vérités dans les réponses pour une pratique qui existe depuis 1,5 siècle . La formatio... Lire plus

12 débatteurs en ligne12 en ligne





 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Enquête Hôpital
Pourquoi le statut de PU-PH ne fait plus rêver les médecins
14/11/2024
9
La Revue du Praticien
Diabétologie
HbA1c : attention aux pièges !
06/12/2024
0
Concours pluripro
CPTS
Les CPTS, un "échec" à 1,5 milliard d'euros, calcule un syndicat de médecins dans un rapport à charge
27/11/2024
12
Podcast Histoire
"Elle aurait fait marcher un régiment" : écoutez l’histoire de Nicole Girard-Mangin, seule médecin française...
11/11/2024
0
Histoire
Un médecin dans les entrailles de Paris : l'étude inédite de Philippe Charlier dans les Catacombes
12/07/2024
1
Portrait
"On a parfois l’impression d’être moins écoutés que les étudiants en médecine" : les confidences du Doyen des...
23/10/2024
6