Le jeûne intermittent semble, d’après une méta-analyse, aussi efficace en termes de perte de poids et de paramètres de santé. Toutefois, on ne sait pas si cela améliore la tolérance au glucose en comparaison de la restriction calorique. De plus, si les protocoles de jeûne intermittent recommandent une réduction de 30% des besoins énergétiques les jours de jeûne, l’heure à laquelle l’alimentation doit être prise au cours du jour de jeûne n’est pas précisée. Tout cela a amené une équipe australienne à tester dans le cadre d’une étude randomisée, trois approches chez 209 adultes âgés de 58 ± 10 ans et pesant 34.8 ± 4.7 kg/m2 à risque de développer un diabète de type 2. Les 3 groupes étaient les suivants: 1- un groupe « jeûne intermittent avec alimentation précoce » (prise entre 8h et midi de 30% des besoins énergétiques puis période de 20 heures de jeûne et cela pendant 3 jours non consécutifs par semaine), l’alimentation n’étant pas donnée « à volonté » les autres jours ; 2- un groupe « restriction calorique « où 70 % des besoins énergétiques quotidiens sans prescription de l’heure étaient recommandés ou 3- prise en charge habituelle avec remise d’une documentation pour perdre du poids. Cette étude était ouverte, en groupes parallèles, en 3 bras randomisés, contrôlés avec un support nutritionnel aux participants des 2 premiers groupes pendant 6 mois, puis un suivi ultérieur pendant 12 mois. Le critère d’évaluation principal était la variation de l’aire sous la courbe du glucose en réponse à un repas test à 6 mois et la comparaison a été faite entre le jeûne intermittent et la restriction calorique. La tolérance au glucose s’est améliorée de façon plus importante dans le groupe « jeûne intermittent avec prise alimentaire précoce » en comparaison de la « restriction calorique » (-10.10 ; IC 95 % -14.08 à -6.11) versus -3.57 (-7.72 à +0.57) mg/dl/min (p = 0.03) à 6 mois mais ces différences avaient disparu lors de l’évaluation à 18 mois. Les effets secondaires étaient transitoires et généralement faibles : la fatigue était supérieure dans le groupe jeûne intermittent en comparaison de la restriction calorique et de la prise en charge habituelle et la constipation et les céphalées étaient supérieures dans le jeûne intermittent et la restriction calorique en comparaison de la prise en charge habituelle. En conclusion, si un jeûne intermittent avec une prise alimentaire concentrée dans la matinée améliore le métabolisme du glucose post prandial chez des adultes à risque de développer un diabète de type 2 après 6 mois, ces différences ont disparu à 18 mois mais il est vrai que les patients avaient pour beaucoup abandonnés le régime du jeûne intermittent ou la restriction calorique. En tout cas les patients avaient repris du poids de manière moins importante dans le groupe restriction calorique mais cette différence n’était pas statistiquement significative.
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