Puberté précoce idiopathique centrale en France : des facteurs de risque identiques pour filles et garçons mais des différences régionales

03/01/2018 Par Pr Philippe Chanson
Pédiatrie

L’incidence de la puberté précoce semble augmenter, en particulier en France. Est-ce bien une réalité ? Afin de mieux connaître les données épidémiologiques sur cette maladie, une équipe française a analysé les données de l’incidence nationale et les tendances géographiques de la puberté précoce centrale idiopathique en 2011-2013 dans le cadre d’une étude transversale descriptive.

Afin de connaître l’incidence de la puberté précoce centrale, ils ont utilisé un indicateur reposant sur les remboursements de traitements utilisés dans la puberté précoce et enregistrés dans la base de données de l’Assurance Maladie chez les filles de moins de 9 ans et chez les garçons de moins de 10 ans. Ils ont pris en compte un retard allant jusqu’à 1 an entre le début de la puberté et la première délivrance du médicament. Ils ont testé 4 modèles différents prédictifs sur le plan spatial à l’échelle du département en sélectionnant le modèle qui correspondait le mieux aux données. Ils ont également réalisé des interviews semi-structurées avec des équipes hospitalières qualifiées dans 5 régions sélectionnées afin d’investiguer les différences spatiales en pratique médicale. L’incidence annuelle nationale est de 2.68 (IC 95 % = 2.55-2.81) pour 10 000 filles de moins de 9 ans et de 0.24 (IC 95 % = 0.21-0.27) pour 10 000 garçons de moins de 10 ans. Les taux d’incidence sont cohérents avec des modèles d’hétérogénéité purement spatiale chez les filles, constants entre les différents groupes d’âge avec un taux d’incidence variable. Des caractéristiques similaires sont observées chez les garçons avec cependant des pics dans le Sud-Ouest et en Rhône-Alpes. Les différences de pratique médicale pourraient avoir un peu modifié l’incidence localement mais ne peuvent pas expliquer totalement les variations géographiques importantes observées. En conclusion, ces résultats suggèrent que des facteurs de risque similaires pour les filles et les garçons semblent favoriser la survenue d’une puberté précoce idiopathique centrale. Certaines localisations géographiques justifient des investigations complémentaires pour préciser le rôle de l’environnement.

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