Les prix des insulines ont augmenté de manière importante ces dernières années, ce qui pose des problèmes aux Etats-Unis, en particulier pour certains bénéficiaires à couverture sociale limitée et qui doivent payer de leur poche l’insuline. Les analogues de l’insuline les plus récents comme la glargine ou la lispro sont plus chers que l’insuline humaine (par exemple la NPH ou la rapide humaine) et ils ne sont pas nécessairement associés à une meilleure prévention des complications chez les patients diabétiques de type 2. Pour certains, l’insuline humaine, lorsqu’elle est utilisée de manière correcte, pourrait être utilisée en première intention chez de nombreux patients diabétiques de type 2.
Une équipe américaine s’est donc demandé si un programme de santé publique encourageant les patients à passer d’un analogue de l’insuline à l’insuline humaine était associé ou non à une modification du contrôle glycémique chez des sujets âgés ayant un diabète de type 2. L’étude dont les résultats sont publiés dans ce numéro du JAMA est une étude rétrospective de cohorte qui a analysé les résultats d’un programme de Santé mené auprès de bénéficiaires de Medicare mis initialement sous analogues et chez qui il a été proposé de passer à l’insuline humaine et cela dans 4 Etats américains. Trois niveaux d’hémoglobine glyquée et leurs tendances évolutives ont été comparés sur 3 périodes de 1 an : à la mise en route de l’insulinothérapie (sous forme d’analogues de l’insuline) au cours de l’année 2014, durant l’année suivant l’intervention, c’est-à-dire le passage progressif d’un schéma reposant sur les analogues de l’insuline à un schéma comportant de l’insuline humaine, qui s’est étalé sur l’année 2015 et enfin, l’année suivant ce changement, (année 2016) durant laquelle la majeure partie des patients étaient sous insuline humaine. L’hémoglobine glyquée moyenne qui était de 8.46 % (IC 95 % = 8.4 à 8.52 %) au début de l’étude, a diminué sous analogue de l’insuline à la vitesse de -0.02 % par mois durant l’année 2014, avant le switch pour l’insuline humaine. A partir du moment où l’insuline humaine a commencé à remplacer les analogues de l’insuline (année 20115), une augmentation globale de l’hémoglobine glyquée de 0.14 % (0.05 à 0.23 %, p = 0.03) a été notée ainsi qu’une modification de la pente qui a augmenté de 0.02 % (0.01 à 0.03 %, p < 0.001). Après la fin de l’intervention, durant l’année 2016, les choses sont restées stables : pas de différence significative dans les variations du niveau d’hémoglobine glyquée (0.08 % ; -0.01 à + 0.17 %) ni de la pente (< 0.001%) de l’hémoglobine glyquée moyenne en comparaison avec la période d’intervention (p = 0.09 et p = 0.81). Pour ce qui concernait les événements hypoglycémiques graves, il n’y avait pas d’association significative entre le début de l’intervention et le niveau des hypoglycémies (2.66 pour 1000 personnes/année ; -3.82 à 9.13, p = 0.41) ou la pente (-0.66 pour 1000 personnes/année ; -1.59 à + 0.27, p = 0.16). Le taux d’hypoglycémie et la pente durant la période post-intervention n’étaient pas significativement différents en comparaison de la période d’intervention. Pour les taux d’événements hyperglycémiques graves, il n’y avait pas d’association significative entre le début de l’intervention et le taux d’événement hyperglycémique ou la pente. En conclusion, chez les bénéficiaires de Medicare âgés ayant un diabète de type 2, la mise en place d’un programme de santé comprenant le passage des patients diabétiques depuis un schéma comportant un analogue de l’insuline à l’insuline humaine est associé à une petite augmentation de l’hémoglobine glyquée.
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