Plusieurs études ont déjà montré que ces patients avec une sécrétion faible de cortisol autonome et un incidentalome surrénalien avaient une augmentation de la prévalence de l’ostéoporose. Cette fois c’est une étude italienne importante puisque portant sur plus de 1000 sujets dont les résultats sont publiés dans le J Clin Endocrinol Metab.
Les données concernant 1023 patients ayant un incidentalome surrénalien entre 1990 et 2019 ont été revues et 735 patients ont été sélectionnés. Les images radiologiques électroniques, le plus proche possible de la 1ère évaluation endocrinienne (vues latérales de radios du rachis ou de scanners thoraco-abdominaux), ont été revues afin de dépister des fractures vertébrales morphométriques asymptomatiques. Les données cliniques, hormonales ainsi que d’ostéodensitométrie ont été également analysées.
Sur les 735 patients avec incidentalome étudiés, 474 avaient un incidentalome surrénalien non fonctionnel (freinage normal), 238 avaient une sécrétion autonome de cortisol faible (freinage insuffisant) et 23 avaient un syndrome de Cushing surrénalien franc. La prévalence des fractures de fragilité était différente entre les groupes : 24.1 % dans les incidentalomes surrénaliens non fonctionnels, 34 % dans les incidentalomes surrénaliens avec sécrétion faible de cortisol et 30.4 % chez les patients ayant un syndrome de Cushing avec des différences significatives entre les adénomes non fonctionnels et les adénomes avec une sécrétion autonome faible de cortisol. Lorsque les analyses étaient faites de manière séparée en fonction du sexe et du statut ménopausique, ces différences restaient significatives chez les femmes ménopausées (p = 0.011) avec une prévalence de fracture de 22.2 % pour les adénomes surrénaliens non fonctionnels et de 34.6 % pour les incidentalomes surrénaliens avec sécrétion faible de cortisol. La prévalence des fractures était similaire chez les hommes. Les femmes ayant un incidentalome avec une sécrétion autonome faible de cortisol âgées de plus de 65 ans avaient une prévalence de fracture de 48.8 % alors qu’elle n’était que de 29.5 % chez les femmes ménopausées ayant un adénome non fonctionnel (p < 0.01). Chez les femmes ménopausées, les fractures de fragilité étaient associées à l’âge (odds ratio = 1.1 ; p < 0.001), au tabagisme (odds ratio = 1.8 ; p = 0.048) et au cortisol après freinage minute (odds ratio = 3.1 ; p = 0.029) alors que chez les hommes, seul l’âge était associé à des fractures de fragilité.
En conclusion, le retentissement osseux en termes de fractures est considérable chez les femmes ménopausées ayant des incidentalomes surrénaliens et une sécrétion faible autonome de cortisol, ce qui a bien sûr des implications cliniques pour l’évaluation et la prise en charge du métabolisme osseux chez ces patients.
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