On sait que le fait d’avoir un diabète gestationnel expose à un risque de diabète de type 2 plus tard dans la vie, ce qui justifie une surveillance et un traitement préventif. Des revues systématiques, publiées il y a une dizaine d’années, ont regardé le risque de progression vers un diabète de type 2 chez les femmes ayant un diabète gestationnel mais l’on ne dispose pas de revue systématique de bonne qualité, récente, quantifiant l’importance de ce risque dans des populations d’ethnies diverses et au long terme. Ceci a poussé une équipe anglaise à mener une revue systématique avec méta-analyse des études d’observation analysant la progression vers un diabète de type 2. Les études qui ont été incluses dans l’analyse étaient les études avec un suivi dans le post-partum d’au moins 12 mois, un diagnostic de diabète fait par un médecin, un diabète de type 2 authentique plutôt qu’une intolérance au glucose ou une hyperglycémie modérée à jeun et les études qui avaient à la fois un groupe de patientes ayant un diabète gestationnel et un groupe témoin. Vingt études ont pu être combinées pour la méta-analyse, portant sur un total de 1 332 373 sujets dont 67 956 femmes ayant un diabète gestationnel et 1 264 417 témoins. Le risque relatif poolé pour l’incidence du diabète de type 2 chez les participantes ayant un diabète gestationnel et chez les témoins a été estimé. Du fait de l’hétérogénéité entre les études, des analyses en sous-groupes pré-spécifiés et en méta-régression ont été faites. Le risque de biais de publication est faible. Le risque relatif global d’un diabète de type 2 est pratiquement 10 fois supérieur chez les femmes ayant fait un diabète gestationnel en comparaison des femmes témoins saines (9.51 ; IC 95 % = 7.14 à 12.67, p < 0.001). Dans les populations des femmes ayant eu un diabète gestationnel préalable, l’incidence cumulée du diabète de type 2 est de 16.46 % (16.16 à 16.67) chez les femmes lorsque toutes les origines ethniques sont mélangées, de 15.58 % (13.3 à 17.86 %) chez les femmes principalement non occidentales et de 9.91 % (9.39 à 10.42) dans les populations de femmes occidentales. Ces différences n’étaient pas statistiquement significatives entre les sous-groupes (blanches vs populations mélangées p = 0.26, blanches vs non blanches p = 0.54). Les analyses en méta-régression ont montré que la taille de l’effet n’est pas significativement associée à l’âge moyen de l’étude, l’indice de masse corporelle, l’année de publication ou la longueur du suivi. En conclusion, les femmes qui ont eu un diabète gestationnel ont un risque environ 10 fois supérieur de développer un diabète de type 2 plus tard dans la vie en comparaison des femmes dont la grossesse s’est accompagnée d’une normo-glycémie. L’importance de ce risque souligne combien il faut intervenir pour prévenir l’apparition du diabète de type 2, particulièrement dans les années qui suivent la grossesse.
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