Il s’agissait, en général, d’études à court terme ne mettant pas en évidence de perte de poids significative dans les groupes ‘intervention’. Aucune de ces études n’a rapporté de rémission du diabète. Pourtant, une étude faite en dehors de ces régions, en l’occurrence au Royaume-Uni, a montré en 1978 que la rémission du diabète pouvait survenir chez la moitié des participants qui obtenaient une perte significative du poids grâce à un régime comportant des produits de substitution d’un repas hypocalorique suivi par une réintroduction progressive de l’alimentation. Une équipe américaine et du Qatar a donc voulu vérifier si une intervention sur le style de vie intensif pouvait être à l’origine d’une perte de poids significative et d’une amélioration de la glycémie chez de jeunes sujets diabétiques dans cette région. L’étude était une étude ouverte, randomisée, contrôlée, mise en place en soins primaires au Qatar. Elle a comparé les effets d’une intervention intensive sur le style de vie avec une prise en charge habituelle chez des diabétiques de type 2 âgés de 18 à 50 ans dont l’ancienneté du diabète était de moins de 3 ans, qui avaient un IMC ≥ 27 kg/m2 et qui étaient originaires du Moyen-Orient ou d’Afrique du Nord. Les patients randomisés dans le groupe « intervention intensive sur le style de vie » avaient une phase de substitution complète de l’alimentation où ils recevaient des formulations diététiques hypocaloriques, puis l’alimentation était progressivement réintroduite, et cela de manière combinée avec un soutien pour l’activité physique et une phase de maintien de la perte de poids avec un soutien structuré sur le style de vie. Les participants du groupe témoin avaient une prise en charge habituelle du diabète avec des recommandations cliniques. Le critère d’évaluation principal était la perte de poids à 12 mois. L’analyse a été faite en intention de traiter. Entre 2017 et 2018, 158 participants (79 dans chaque groupe) ont été enrôlés et 147 (70 dans le groupe intervention, 77 dans le groupe témoin) ont été inclus dans l’analyse finale en intention de traiter. Entre le début de l’étude et le 12ème mois, le poids corporel moyen des participants du groupe intervention a été réduit de 11.98 kg (IC 95 % = 9.72 à 14.23) alors qu’il n’a baissé que de 3.98 kg (2.78 à 5.18) dans le groupe témoin. La différence moyenne ajustée est de -6 kg (-8.37 à 3.79, p < 0.0001). Dans le groupe intervention, 21 % des participants ont obtenu une perte de poids de plus de 15 % alors que cela n’a été observé que chez 1 % des participants du groupe témoin (p < 0.001). La rémission du diabète est survenue chez 61 % des participants du groupe intervention en comparaison de 12 % des patients du groupe témoin (odds ratio = 12.03 ; 5.17 à 28.03, p < 0.0001). 33 % des participants du groupe intervention avaient une normoglycémie en comparaison de 4 % des participants du groupe témoin (OR = 12.07 ; 3.43 à 42.45, p < 0.0001). Cinq effets secondaires graves ont été rapportés chez 4 participants du groupe témoin, 4 hospitalisations pour différents événements inattendus (tachycardie supra-ventriculaire, douleurs abdominales, pneumonie ou orchite) et 1 hospitalisation pour un événement anticipé (hyperglycémie). Ces données permettent donc de conclure qu’une intervention intensive sur le style de vie permet une perte significative de poids à 12 mois et est associée à une rémission du diabète chez plus de 60 % des participants et permet d’obtenir une normoglycémie chez plus de 30 % des participants. Ce type d’intervention sur le style de vie devrait permettre à une large proportion de sujets jeunes avec un diabète récent d’obtenir une amélioration des paramètres cardio-métaboliques avec des effets bénéfiques à long terme sur la santé et le bien-être.
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