Afin d’évaluer à l’heure actuelle la fréquence de la neuropathie diabétique périphérique chez les diabétiques de type 1, les données de l’étude T1D Exchange Clinic Registry menée à travers les Etats Unis, ont été analysées. La neuropathie périphérique diabétique était évaluée par le questionnaire du Michigan d’Evaluation de la Neuropathie chez les adultes ayant plus de 5 ans de diabète de type 1 ; un score ≥ 4 définissait une neuropathie diabétique périphérique. Sur les 5 936 participants, d’âge moyen 39 ± 18 ans dont l’ancienneté médiane du diabète de type 1 était de 18 ans et dont 55 % étaient des femmes, 88 % étaient des Blancs non hispaniques avec une hémoglobine glyquée moyenne à 8.1 ± 1.6 %, la prévalence de la neuropathie diabétique périphérique était de 11 %. En comparaison de ceux qui n’avaient pas de neuropathie diabétique, les patients diabétiques de type 1 ayant une neuropathie diabétique étaient plus âgés, avaient une hémoglobine glyquée supérieure, une ancienneté plus longue du diabète, avaient moins souvent été au lycée et avaient moins souvent une assurance privée (p < 0.001). Les participants ayant une neuropathie diabétique périphérique avaient aussi plus souvent une maladie cardiovasculaire (p < 0.001), plus souvent des facteurs de risque cardiovasculaire à type de tabagisme, d’hypertriglycéridémie, d’IMC supérieur, de rétinopathie, de baisse du taux de filtration glomérulaire et de neuro-arthropathie de Charcot. Il n’y avait pas de différence en termes d’utilisation de la pompe à insuline ou de la surveillance continue du glucose, même si les patients ayant une neuropathie périphérique avaient eu plus souvent des hypoglycémies sévères (p = 0.04) et/ou une acidocétose diabétique (p < 0.001) dans les trois mois précédents. En conclusion, la prévalence de la neuropathie diabétique dans cette cohorte nationale de diabétiques de type 1 est inférieure à celle qui a été rapportée autrefois mais reflète les pratiques actuelles. Ces données soulignent les facteurs de risque non glycémiques comme les facteurs de risque cardiovasculaire, les hypoglycémies sévères, l’acidocétose diabétique et le faible niveau socio-économique qui pourraient jouer un rôle dans le développement de la neuropathie diabétique périphérique.
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