Il n'y a "pas lieu de suspendre" les injections du vaccin anti-Covid d'AstraZeneca en France, a affirmé jeudi 11 mars le ministre de la Santé, Olivier Véran, allant ainsi à l’encontre de la décision prise le jour même par trois pays européens, la Danemark, la Norvège et l’Islande, de suspendre par précaution l’utilisation de ce vaccin. "Le bénéfice apporté par la vaccination est jugé supérieur au risque à ce stade", a affirmé Olivier Véran en conférence de presse. La décision des 3 pays nordiques, à laquelle vient de s’ajouter celle de la bulgarie, repose sur des craintes liées à la notification de cas de thrombo-embolies, mais ce risque n'est statistiquement pas plus fort chez les patients vaccinés avec AstraZeneca que chez les autres, a souligné Olivier Véran. C'est aussi le point de vue de l'Agence européenne des médicaments (EMA), qui a estimé que "les avantages du vaccin continuent de l'emporter sur ses risques et que le vaccin peut continuer à être administré pendant que l'enquête sur les cas de thromboembolies est en cours". Selon l'agence, en l'état des informations disponibles, le risque d'une plus forte coagulation sanguine chez les personnes vaccinées contre le Covid-19 "n'est pas supérieur à celui observé sur l'ensemble de la population". "Les investigations sont en cours en France et à l'étranger. L'Angleterre, qui a vacciné des millions de personnes avec le vaccin AstraZeneca, enjoint à poursuivre la campagne et n'a pas (observé) à très large échelle de surrisque d'effet indésirable grave", a expliqué Olivier Véran. "Sur 5 millions d'européens [vaccinés avec AstraZeneca, NDLR], 30 personnes ont présenté des troubles de la coagulation", a-t-il poursuivi, en soulignant que cela ne constituait pas de "surrisque statistique" par rapport à des gens non-vaccinés. Pour autant, "chaque dossier est analysé" pour déterminer s'il existe "un lien de causalité avec la vaccination", a-t-il ajouté. "Si la situation devait évoluer, nous prendrions des décisions, mais à ce stade, il n'y a pas lieu de suspendre la vaccination."
En France, 1 cas de thromboses multiples dans un contexte de CIVD a été observé, rapporte l’agence du médicament (ANSM). "Au regard des données disponibles, rien ne permet de conclure que cet effet soit en lien avec le vaccin", affirme-t-elle. Elle partage donc la recommandation de l’EMA de poursuivre la vaccination avec le vaccin AstraZeneca. "Des cas isolés" L'autorité sanitaire danoise a été la première jeudi matin à suspendre le vaccin d'AstraZeneca "après des rapports de cas graves de formation de caillots sanguins" chez des personnes qui ont été vaccinées avec le vaccin Covid-19 d'AstraZeneca. Ce choix, a-t-elle toutefois souligné, relève...
de la "précaution" en attendant des conclusions des enquêtes sanitaires et "à l'heure actuelle, on ne peut pas conclure à l'existence d'un lien entre le vaccin et les caillots sanguins". La décision danoise a été imitée en Islande et en Norvège, là aussi au nom du "principe de précaution". A la Bourse de Londres, l'action d'AstraZeneca perdait 2,44% jeudi après-midi. "La sécurité du vaccin a été largement étudiée dans les essais cliniques de phase III et les données (...) confirment que le vaccin a été généralement bien toléré", a indiqué à l'AFP un porte-parole du groupe jeudi. Quant au Gouvernement britannique, il l'a qualifié de "sûr et efficace" et continuera à l'utiliser. D'autres pays, comme la Suède, la Finlande et les Pays-Bas, ont également fait ce choix. Pour Stephen Evans, professeur de pharmacoépidémiologie à la London School of Hygiene and Tropical Medicine, le choix des trois pays nordiques reposent sur "une approche 'super prudente' basée sur des cas isolés en Europe". "La balance bénéfice-risque du vaccin est toujours très en faveur du vaccin", d'AstraZeneca, a-t-il souligné. Lundi, l'Autriche avait annoncé avoir cessé d'administrer un lot de vaccins produits par le laboratoire anglo-suédois, après le décès d'une infirmière de 49 ans qui a succombé à de « graves troubles de la coagulation » quelques jours après l'avoir reçu. Quatre autres pays européens, l'Estonie, la Lituanie, la Lettonie et le Luxembourg, avaient suspendu dans la foulée les vaccinations avec des doses provenant de ce lot, livré dans 17 pays et qui comprenait un million de vaccins. L'Italie a elle interdit jeudi l'usage d'un autre lot, "à titre de précaution". Selon une enquête préliminaire de l'EMA mercredi, il n'existe toutefois aucun lien entre le vaccin d'AstraZeneca et le décès survenu en Autriche. Au Danemark, cette suspension, qui sera réévaluée d'ici deux semaines, menace le calendrier de la campagne d'immunisation, jusqu'ici une des plus rapides en Europe. S'il devait faire sans le vaccin d'AstraZeneca à long terme, Copenhague prévoit d'avoir vacciné sa population adulte mi-août, contre début juillet jusqu'à présent. "Bien sûr nous sommes contrariés par cette nouvelle et ces informations", a réagi la Première ministre danoise Mette Frederiksen, tout en défendant le choix de l'autorité sanitaire. Dans le pays scandinave de 5,8 millions d'habitants, 13,4% de la population a déjà reçu au moins une dose de vaccin anti-Covid, dont un quart avec celui d'AstraZeneca.
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