Vaccination contre le HPV au collège : quid de la décision médicale partagée ?
Ainsi, dans un avis, daté du 27 juin, le Conseil scientifique (CS) du CNGE, s’interroge sur le risque lié à l’absence de décision médicale partagée. Il souligne l’importance actuelle de l’hésitation vaccinale dont les causes sont multiples et concernent, en particulier, le manque et de l’inadéquation des informations sur le sujet, des craintes sur la sécurité du vaccin, une inquiétude sur ses effets indésirables potentiels, ainsi qu’une méfiance à l’égard des autorités sanitaires, des professionnels de santé et des nouveaux vaccins. Dans ce contexte, le CS du CNGE « s’interroge sur le bien-fondé des interventions visant à augmenter la couverture vaccinale sans prise en compte de la décision médicale partagée avec un professionnel de santé ». Il regrette l’absence d’« information claire, loyale, complète et adaptée » dans ce cadre. De fait, cette campagne ne permettra pas de discussion avec les adolescents et leurs parents, qui pourrait permettre d’expliquer la vaccination, et de répondre à d’éventuelles réserves vis à vis des vaccins. Le CS souligne, en outre, que « l’objectif d’une couverture vaccinale de 80% n’est pas basée sur un indicateur médical ou médico-économique, mais sur le niveau de couverture vaccinale d’autres pays européens aux cultures et système de santé différents ».« Dans le respect d’une approche centrée patient, un temps entre l’information (initiée éventuellement en milieu scolaire) et la vaccination doit être respecté. L'utilisation d’outils d’aide à la décision partagée accompagnée par un professionnel de santé, comme celui créé dans le cadre de l’étude PrevHPV, est souhaitable », ajoute le CS. Selon un infirmier scolaire d’un collège de Seine-Saint-Denis, en effet, « on risque de fournir beaucoup d’énergie et de moyens pour de faibles résultats, comme cela a l’a été pour la campagne de vaccination Covid ».
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