Antihypertenseurs : l'heure de prise n'a pas d'impact
Le moment de la prise des médicaments antihypertenseurs a-t-il un impact sur le pronostic ? C’est ce qu’avaient suggéré deux études espagnoles ‑ Hygia(1) et Mapec(2) ‑ il y a quelques années. Elles rapportaient respectivement une réduction des événements cardiovasculaires de 61 % et des événements cardiovasculaires indésirables majeurs (Mace) de 45 % en cas de prise des médicaments le soir plutôt qu’au lever. Des chiffres d’ampleur qui avaient suscité des débats et qui avaient mené à la conduite d’une nouvelle étude, Time(3), qui avait, elle, conclu à l’absence de différence entre les deux schémas de prise.
Cette année, deux nouvelles études randomisées, l’une menée en soins primaires (BedTime) et l’autre chez des patients fragiles institutionnalisés (BedTime Frailty), ont été rapportées au congrès : elles concluent à l’absence de bénéfice associé à une prise des médicaments au coucher. Et une méta-analyse ayant compilé les données de ces cinq études va dans le même sens.
La discordance entre ces différentes études reposerait sur des biais méthodologiques d’Hygia et Mapec. Pour autant, « aucune ne suggère de risque particulier associé à une prise tardive, comme une augmentation des chutes, des troubles cognitifs (…). Le meilleur moment de prise est celui qui convient le plus au patient », a conclu le Pr Scott Garrison (université d’Alberta, Canada).
1. Hermida RC, et al. Eur Heart J 2020;41:4565-76.
2. Hermida RC, et al. Chronobiol Int 2010;27:1629-51.
3. Mackenzie IS, et al. Lancet 2022;400:1417-25.
Références :
Sources : Congrès de l’European Society of Cardiology (ESC), Londres, du 30 août au 2 septembre
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