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Dans l’asthme sévère, la rémission reste à explorer

Jusqu’à un tiers des patients souffrant d’asthme sévère atteindraient l’état de rémission sous biothérapie. Face à cette accalmie respiratoire, la stratégie thérapeutique, en particulier celle d’une possible désescalade, reste à définir.

25/02/2025 Par Romain Loury
29ème Congrès de pneumologie de langue française (CPLF) Pneumologie
asthme

Évoquée dès 1951, peu après l’arrivée des corticoïdes, la notion de rémission dans l’asthme continue à faire débat. Elle semble avoir gagné de l’épaisseur depuis l’arrivée des biothérapies, indiquées contre l’asthme sévère. Selon les divers essais cliniques menés sur ces médicaments, entre 15 et 35 % des patients traités par ces agents biologiques atteindraient un état de rémission au bout d’un an.

Selon le Pr Gilles Devouassoux, chef du service de pneumologie de l’hôpital de la Croix-Rousse (Lyon), « la rémission clinique est un concept extrêmement ambitieux, qui comporte beaucoup de critères : l’absence d’exacerbations, l’arrêt de la corticothérapie orale au long cours, le meilleur contrôle possible de l’asthme, une fonction respiratoire stabilisée », et ce pendant au moins douze mois. Dans certains cas, cette rémission clinique peut se doubler d’une rémission complète, aussi bien fonctionnelle, avec un volume expiratoire maximal par seconde (VEMS) supérieur à 80 %, que biologique.

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Une notion sans consensus

Pourtant, malgré l’intérêt accru pour cette notion, celle-ci ne fait l’objet d’aucune définition consensuelle – en France, il n’en existe pas. Ce qui complique toute comparaison entre études menées dans différents pays mais aussi entre biothérapies. Par ailleurs, la rémission demeure difficile à prévoir : les patients plus à même de l’atteindre seraient ceux présentant un asthme peu ancien, endurant moins d’exacerbations, moins consommateurs de corticothérapie orale(1).

En quoi est-il important de distinguer les patients en rémission de ceux « contrôlant » leur asthme ? Selon Gilles Devouassoux, « ce sont des patients qui vont très bien, dont la maladie s’est éteinte d’un point de vue clinique, parfois biologique. Je crois important de les différencier de ceux qui sont seulement répondeurs, parce qu’on peut peut-être leur proposer des actions thérapeutiques ».

Reste à savoir lesquelles. Par manque d’études, la marche à suivre en cas de rémission demeure inconnue. « Le statu quo n’est, à mon avis, pas très acceptable. Faut-il leur proposer une réduction ou un espacement du traitement inhalé, une suppression des agents biologiques ? », s’interroge le pneumologue lyonnais. Des essais sont en cours afin d’évaluer l’impact d’un arrêt de l’omalizumab et du dupilumab après trois ans de traitement.

 

Références :

29ème Congrès de pneumologie de langue française (CPLF, Marseille, 24-26 janvier 2025). D’après la présentation du Pr Gilles Devouassoux (hôpital de la Croix-Rousse, Lyon) lors de la session « Actualités (2) ».

  1. Perez-de-Llano L, et al. American Journal of Respiratory and Critical Care Medicine, 1er octobre 2024.
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