Il y a quelques jours, plusieurs médecins témoignaient sur Egora.fr de leur lassitude, voire de leur colère, vis-à-vis des innombrables DGS-Urgent qui tombent presque chaque jour dans leur boîte mail. Certains se disaient totalement submergés par ce flot d’information en pleine crise sanitaire, d’autres dénonçaient les changements incessants de directives, entraînant un sentiment d’impuissance chez les libéraux face à leurs patients. Dans un entretien accordé à la présidente de l’Ordre national des pharmaciens, diffusé jeudi dernier sur YouTube, Olivier Véran a répondu à ces critiques. "Les DGS-Urgent reçus à point d’heure, toute la semaine – je ne les compte même plus, je les vois tous passer, vous imaginez bien – ont un impact parce qu'à chaque fois qu’on ouvre sa boîte mail quand on est pharmacien, on se dit : ‘qu’est-ce qu’on va me demander de faire encore ?’ J’ai conscience de cela", a déclaré le ministre de la Santé, face à Carine Wolf-Thal.
Merci Monsieur le ministre @olivierveran pour l'entretien accordé et les messages à l'adresse des pharmaciens.https://t.co/M6RrXHsPiX
— Carine Wolf-Thal (@CarineWolfThal) January 28, 2022
"Croyez-moi, on essaie le plus possible de vous permettre de travailler dans les meilleures conditions", a-t-il ajouté, justifiant néanmoins ces envois massifs. "Tout va très vite depuis deux ans. On fait face à une menace qui était inconnue. A chaque variant, on se pose de nouvelles questions […] Quand les recommandations nous reviennent, on doit les faire appliquer dans l’urgence. On ne peut pas dire, en période de crise sanitaire, ‘dans deux semaines, ça va changer." "Quand les scientifiques, les médecins, les pharmaciens, ou le HCSP nous disent qu’il faut faire évoluer les règles, on les fait évoluer avec un délai extrêmement court", a-t-il souligné, saluant au passage "la réactivité" dont ont fait preuve les professionnels de santé tout au long de la crise. "Vous avez tenu bon", a félicité Olivier Véran, relevant que les pharmaciens ont été capables de réaliser "12 millions de tests par semaine", niveau qui n’avait pas été imaginé par le ministère. "On ne peut pas faire sans vous", a-t-il assuré. "A chaque fois que les pharmaciens nous ont demandé quelque chose, je crois qu’on vous a donné satisfecit, a néanmoins assuré le ministre. Quand vous avez voulu produire du gel hydroalcoolique, en 48 heures l’arrête était signé ; lorsque vous avez voulu produire des médicaments dans la durée, on l’a mis dans la loi ; lorsque les pharmaciens nous ont dit qu’ils voulaient pouvoir salarier des infirmiers dans des centres de dépistage, on a pris l’arrêté qui allait bien…" "On essaie vraiment de vous faciliter la vie tout en vous posant, c’est vrai, des contraintes, mais qui sont nos contraintes, imposées par cette gestion de la crise sanitaire, a-t-il conclu.
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