"Ce métier ne fait plus rêver" : les sages-femmes de nouveau dans la rue
"Sages-femmes en voie d'extinction", "Mise à mort des sages-femmes", "Les sages-femmes se saignent - Stop à l'hémorragie"… Les pancartes hissées hier, de la gare Montparnasse au ministère de la Santé, par quelque 3 500 sages-femmes révélaient le mal-être d'une profession en manque de reconnaissance et en mal d'attractivité.
"Les conditions de travail se dégradent. Le métier ne fait plus rêver. Des sages-femmes démissionnent", égrène Caroline Cutuil, sage-femme libérale à Grenoble, venue manifester à l'appel de plusieurs organisations (ONSSF, UNSSF, ANESF, CGT, CFDT, CFTC...). "Au vu de la technicité des études que nous faisons, des compétences et des responsabilités que nous avons, c'est clair que débuter à 1.600 euros... c'est juste plus possible", avait détaillé, avant la mobilisation, Anick Rabaud, sage-femme de PMI exerçant dans le sud de la France.
Les dernières revalorisations annoncées par le Gouvernement (une prime de 100 euros net et une augmentation mensuelle de 100 euros brut, en plus des 183 euros du Ségur) sont jugées insuffisantes alors que les compétences des sages-femmes ont été considérablement élargies ces dernières années. Les maïeuticiennes réclament une revalorisation salariale à la hauteur, des effectifs suffisants à l'hôpital, ainsi que l'ajout d'une 6e année d'étude "pour pouvoir étaler nos cours et nos stages et approfondir nos connaissances", a précisé Emie Jourdain de l'Association nationale des étudiants sages-femmes (ANESF).
Le cabinet du ministre de la Santé Olivier Véran devait recevoir jeudi chacun des syndicats et organisations professionnelles de sages-femmes "l'ayant souhaité", a-t-il indiqué à l'AFP.
[avec AFP]
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