Le Covid-19 a "clairement montré nos limites, en termes de données médicales disponibles, d'approvisionnement en médicaments, de capacités de production. Nous ne voulons plus jamais voir ces problèmes", a affirmé le vice-président de la Commission, Margaritis Schinas, lors d'une conférence. Alors que la santé reste une compétence des Etats membres, l'objectif de l'UE est de "construire son autonomie stratégique" dans la production de médicaments : au-delà de possibles relocalisations, la Commission propose d'encourager la diversification des sources d'approvisionnement et la constitution de "stocks stratégiques" répertoriés.
Cette "stratégie pharmaceutique européenne", qui doit être examinée par les Vingt-Sept en décembre, s'inscrit dans le cadre de l'ambitieux projet d'"Europe de la santé" dont l'exécutif européen a fait une priorité. "Nous avons déjà lancé une étude pour identifier clairement les faiblesses des chaînes d'approvisionnement, et en 2022, nous proposerons une ambitieuse révision" de la législation pharmaceutique européenne”, a indiqué la commissaire à la Santé Stella Kyriakides. Cette réglementation "vieille de vingt ans", "avait un sérieux besoin d'être modernisée, mais ce sera long", appuie Margaritis Schinas. Selon lui, il s'agit notamment de "soutenir les médicaments génériques et biosimilaires, qui sont meilleur marché".
En pratique, la Commission veut encourager une coopération accrue entre les États membres de l'UE en matière de politiques d'achat et de prix des médicaments, promouvoir la recherche et le développement, y compris pour les maladies rares ou cancers pédiatriques. La recherche de solutions de remplacement en raison de la résistance aux antimicrobiens sera également priorisée : selon Stella Kyriakides, quelque 33.000 Européens meurent chaque année en raison de résistances aux antibiotiques. Enfin, l'UE entend créer dès l'an prochain "une infrastructure numérique solide" susceptible d'abriter des données de santé permettant de meilleures coopérations.
[avec AFP]
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