Faut-il dire "le" ou "la" Covid ? L’Académie française tranche pour le féminin 

22/05/2020 Par Marion Jort
Insolite
Dans un avis rendu par l’Académie française le 7 mai, le féminin l’emporterait sur le masculin pour qualifier le “Covid”.  

 

L’Académie française s’est finalement prononcée en faveur de “la Covid” plutôt que “le Covid” dans un avis rendu le 7 mai dernier. Le Covid étant une maladie, il convient donc de l'utiliser au féminin, affirment les Académiciens. L’usage du féminin est déjà en place au Québec, par exemple.  

“Les sigles et acronymes ont le genre du nom qui constitue le noyau du syntagme dont ils sont une abréviation (la SNCF, le CIO)”, rappelle l’Académie. Par exemple, on dit “la” SNCF car l’article s'accorde avec le genre du mot “société”. La difficulté avec Covid est qu'il s'agit d'un acronyme d'origine étrangère : Covid est l'abréviation du terme anglais "Coronavirus disease" qui se traduit par "maladie du coronavirus". Mais "maladie" étant un mot féminin, la règle devrait donc bien être d'employer le féminin quand on utilise le terme Covid. On parle d’ailleurs de "la" CIA (Central Intelligence Agency) pour désigner l'agence de renseignement américaine. En français, "agence" est un mot féminin. 

Mais une autre règle peut s’opposer à celle-ci : celle de l’usage courant. Dans le cas du mot Covid, force est de constater que le masculin s'est imposé notamment dans les médias mais pas seulement. Depuis le début de l'épidémie, le Gouvernement parle du Covid au masculin, l'Institut Pasteur également, rappelle l’Express.  

"Pourquoi l'emploi si fréquent du masculin le Covid 19 ?" s'interroge l'Académie française. "Parce que, avant que cet acronyme ne se répande, on a surtout parlé du coronavirus, groupe qui doit son genre (...) au nom masculin virus. Ensuite, par métonymie, on a donné à la maladie le genre de l'agent pathogène qui la provoque", répond-elle.   

 

“Distanciation sociale” 

De la même façon, l'Académie ne goûte guère l'expression "assez peu heureuse", selon elle, de "distanciation sociale", une transcription de l'anglais "social distancing". "Distanciation", explique l'Académie, désigne dans son sens premier "le refus de se mêler à d'autres classes sociales". "On suppose pourtant que ce n'est pas le sens que l'on veut donner aujourd'hui à ce nom", ironise l'Académie. 

"Peut-être aurait-on pu parler de respect des distances de sécurité, de distance physique ou de mise en place de distances de sécurité", suggère l'Académie. On attend que l'Académie se penche désormais sur le mot "déconfinement"... Absent de tous les dictionnaires. 

 

[avec AFP et l’Express

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