Malgré la trêve pascale, la mobilisation ne faiblit pas. Entamée au SAU de l'hôpital Saint-Antoine (12ème arrondissement) mi-mars avant de toucher depuis le 15 avril les 25 services d'accueil des urgences, la grève illimitée se poursuit à l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris avec un taux de mobilisation stable depuis la semaine dernière, à 35%, selon les chiffres de la direction. Malgré une troisième réunion de négociations entre la direction et les syndicats (CGT, FO, Sud) le mardi 23 avril, les négociations semblent toujours au point mort. Néanmoins, la direction a fait plusieurs annonces tout en précisant que les négociations seront désormais menées localement, hôpital par hôpital, afin d'ajuster au mieux la réponse. "Les effectifs des services d’urgences seront donc désormais normés, en définissant globalement puis hôpital par hôpital, le nombre d’effectif nécessaire en fonction du nombre de passages et des conditions physiques d’accueil, et ces effectifs évolueront ensuite proportionnellement à l’évolution de l’activité", précise la direction dans un communiqué. 61 recrutements supplémentaires annoncés Dans le détail, sur les effectifs, "les discussions au niveau local doivent permettre de mettre en œuvre sans tarder la répartition des 61 recrutements supplémentaires (45 pour les urgences adultes et 16 pour les urgences pédiatriques) annoncés la semaine dernière et répondre aux questions et besoins spécifiques à chaque service d’urgences en matière de brancardage, médiation sociale, sécurité, ... ce qui pourrait se traduire par des moyens supplémentaires dès qu’il y a consensus local", assure l'AP-HP. Concernant la gestion des lits d'aval des urgences, "au niveau des groupes hospitaliers, les discussions doivent permettre de s'assurer que le nombre de lits disponibles dans les services d'aval correspond bien aux besoins des services d'urgences". Une prime mensuelle de 65 euros net Par ailleurs, la direction du groupe a réitéré devant les organisations syndicales et le collectif de personnel des urgences ses propositions "en matière de rémunération". A savoir, la généralisation du taux maximum de "l'indemnité pour travaux dangereux, incommodes ou insalubres", soit une prime mensuelle pour 20 jours de travail de 65 euros net (contre 5 euros actuellement) pour l'ensemble des agents des services d'urgences. En complément, un " forfait spécifique d'heures supplémentaires" pour les aides-soignants et les infirmières, de l'ordre de 250 euros net "non imposables", pourrait être versé "dès la sortie de grève". Enfin, la direction générale a proposé que dans le cadre du projet de loi " Ma santé 2022", les protocoles de coopération puissent être mobilisés d’une manière beaucoup plus importante dans les services d’urgences. Cela peut représenter 100€ de plus par mois pour les personnels concernés. La direction a proposé de faire accélérer le protocole "prescription radio par l’infirmière d’annonce et d’orientation" et de concevoir, avec les équipes des urgences, d’autres protocoles adaptés au fonctionnement en équipe de ces services. Des propositions insuffisantes pour les syndicats Les annonces formulées par la direction n'ont pas convaincu les syndicats, qui réclament la création de 700 postes supplémentaires à l'AP-HP (au lieu des 61 proposés) ainsi qu'une revalorisation des salaires des soignants à hauteur de 300 euros. Estimant que la direction générale sous-estime la colère grandissante des personnels des urgences, les syndicats CGT, FO, Sud et les personnels ont exigé que le Directeur général et le directeur de l'ARS soient obligatoirement présents à la prochaine négociation.
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