Plus de 10 ans après le décès d'une adolescente de 17 ans, le tribunal correctionnel de Valenciennes jugeait l'urgentiste qui l'avait prise en charge et n'avait pas posé le bon diagnostic.
Le 21 août 2007, cette lycéenne de 17 ans est admise aux urgences de la polyclinique Vauban, à Valenciennes. Elle souffre de céphalées persistantes, de vomissements et de désorientation. La veille, lors d'un premier passage aux urgences, l'adolescente avait effectué un scanner : le radiologue avait alors conclu à une sinusite. Le médecin urgentiste qui la prend en charge ce jour-là en reste là. Ce n'est que le lendemain, alors que la jeune fille revient aux urgences, qu'un confrère décèle l'abcès accompagné d'œdème cérébral dont elle décède finalement le 29 août. "Règle d'or" aux urgences : "tout reprendre à zéro" Le médecin passé à côté de cet œdème a-t-il commis une faute ? Le retard de diagnostic a-t-il été fatal ? C'est ce que le tribunal correctionnel devait déterminer, sur la base d'un rapport d'expertise. "Ce médecin a pris les choses une par une, mais pas dans leur globalité", a estimé l'expert auprès de la cour d'appel de Paris. "Une des règles d’or en médecine d’urgence : quand un patient vient, tout reprendre à zéro et ne pas se fier à ce qui s’est passé la veille", a-t-il affirmé. "La règle d’or de l’urgentiste est très belle et il serait idéal qu’elle s’applique constamment, mais ça n’est pas possible (…). Si, à chaque fois qu’une personne se présente aux urgences (…), on refaisait l’intégralité des examens médicaux, tous les hôpitaux et cliniques fermeraient", a défendu l'avocat du médecin, qui affirme par ailleurs que la mère de l'adolescente ne lui avait pas transmis toutes les informations. Son confrère radiologue lui n'a quant à lui pas été poursuivi pour son erreur de diagnostic. Le tribunal a condamné l'urgentiste pour homicide involontaire à 12 mois de prison avec sursis, 3 000 euros d'amende et à près de 150 000 euros de dommages et intérêts. Le médecin a fait appel. [avec lavoixdunord.fr]
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