100 psychiatres ont écrit à la ministre de la Santé. Ils s'inquiètent du nombre croissant de malades mentaux laissés sans soins faute de moyens. Fin décembre dernier, Agnès Buzyn avait annoncé sa volonté d'allouer une enveloppe de 50 millions d'euros pour répondre aux difficultés de la psychiatrie.
Les malades mentaux qui errent dans la rue en criant ou vociférant seuls ne sont pas rares. Toutefois impossible de les comptabiliser. Le Dr Antoine Pelissolo, chef du service psychiatrie à l’hôpital Henri-Mondor, à Créteil (Val-de-Marne) estime dans le Parisien que "ce n’est pas normal d’en voir autant". "C’est un vrai problème, abonde le professeur Michel Lejoyeux de l’hôpital Bichat. Il n’est pas acceptable que, sur une question aussi grave, il n’y ait aucune évaluation. Il en faut une !"
Selon les spécialistes, cette situation est le reflet d’un défaut de prise en charge des malades, conséquence d’un système psychiatrique en plein naufrage. Une journée d’action nationale, à l’appel de plusieurs collectifs, mardi prochain. Les patients "sortent trop tôt de l’hôpital et doivent être réhospitalisés", déplore Marion Leboyer, responsable de pôle à l’hôpital Mondor et coauteure de l'enquête "Psychiatrie : l’état d’urgence". "On a de plus en plus de difficultés à trouver des places" regrette le Pr Lejoyeux. "Une énorme partie de la population n’est pas soignée correctement", s’insurge Marion Leboyer. C’est surtout le cas des sans-abri, déjà confrontés à la précarité, et des prisonniers où l’on compte 80 % des hommes et 70 % des femmes qui souffrent de troubles mentaux. Fin décembre, la ministre de la Santé a accordé une rallonge budgétaire de 50 millions d’euros à la psychiatrie. Elle souhaite également à l’horizon 2022 "que tous les généralistes fassent un stage en psychiatrie, pendant leur internat, parce qu’ils sont confrontés aux pathologies mentales dans leur quotidien". [Avec leparisien.fr]
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