Les anesthésistes-réanimateurs en grève vendredi pour défendre "leurs compétences"

30/03/2017 Par Catherine le Borgne

Les anesthésistes-réanimateurs seront "massivement" en grève vendredi pour défendre leurs "compétences" qu'ils estiment menacées par la réforme du troisième cycle, qui fait la part belle aux réanimateurs médicaux (formation complémentaire de 2 ans) au détriment des anesthésistes réanimateurs (études de 11 ans) , ont annoncé mercredi les syndicats. Pour des motifs similaires, le mouvement concerne également les hépatogastro-entérologues.

Dans les hôpitaux, "entre 90 et 100% des anesthésistes-réanimateurs seront en grève. Les opérations programmées ont été reportées et l'organisation des réquisitions pour les urgences est en cours", a indiqué Nicole Smolski, présidente de l'intersyndicale Action praticiens hôpital (APH), jointe par l'AFP. Au coeur des inquiétudes des syndicats (SNPHAR-e, SMARNU, SNJAR, Snarf), rejoints dans leur appel à la grève par le collège professionnel et une société savante, la concurrence entre leur spécialité qui souffre depuis plusieurs années d'un manque d'effectifs et les réanimateurs médicaux. Lors des dernières négociations menées dans le cadre de la réforme du 3e cycle des études médicales, la Direction générale de l'offre de soins (DGOS) a annoncé pour 2017 l'ouverture de 469 postes d'internes en anesthésie-réanimation. Elle prévoit aussi de former 97 réanimateurs médicaux, un nombre "trop élevé", jugent les syndicats. Contrairement à l'anesthésie-réanimation qui est une spécialité médicale à part entière nécessitant 11 années d'études, la réanimation médicale, qui connaît un regain d'intérêt, est une formation complémentaire de 2 ans suivie par des médecins spécialistes (cardiologues, néphrologues...) "Dans quatre ou cinq ans si ça continue nous serons cantonnés au bloc opératoire pour l'anesthésie et perdrons nos compétences en réanimation" au profit des réanimateurs médicaux, dénonce Franck Verdonk, président du Syndicat national des jeunes anesthésistes-réanimateurs (Snjar). "Notre polyvalence a permis à la chirurgie de réaliser d'énormes progrès et de diviser par dix la mortalité en bloc opératoire, or nous risquons de perdre cette technicité par manque d'expérience en réanimation", déplore le médecin. "Ce n'est pas avec cela qu'on va rendre la filière attractive", renchérit Nicole Smolski. On compte un peu moins de 10.000 médecins anesthésistes-réanimateurs dont 3.800 titulaires à l'hôpital, selon les syndicats. Toujours pour protester contre la réforme du 3ème cyle qui désavantage leur spécialité, les hépatogastro-entérologues se joindront également au mouvement de grève. [Avec l'AFP]

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