Covid : l’avis du Conseil scientifique sur la 7ème vague

06/07/2022 Par Marielle Ammouche
Infectiologie
A la veille de l'examen du nouveau projet de loi de "sécurité sanitaire", le Conseil scientifique Covid-19 a rendu public lundi soir son nouvel avis, daté du 23 juin, relatif à la vague de Covid actuellement en cours, associée aux variants Omicron BA.4/BA.5. "La pandémie Covid-19 n'est pas terminée", confirme le Conseil. Et les conséquences de cette 7e vague sont "incertaines". Ceci pour plusieurs raisons.

 

Tout d’abord, l’importance de cette vague, qui a démarré fin mai en France, dans le sillage de l'Afrique du Sud et du Portugal, est probablement sous-estimée "en raison d'une certaine lassitude à la déclaration des différents acteurs", selon le Conseil. Et il va être "difficile de savoir quel va être en France le retentissement en hospitalisations et décès de la vague épidémique BA.4/BA.5 qui débute". Ce que l’on sait, c'est que toutes les tranches d’âge sont concernées par cette reprise épidémique, "avec une légère prédominance chez les moins de 60 ans".  

Au Portugal, cette vague épidémique a été du même ordre de grandeur que le celle liée à BA.1 en janvier 2022. Mais cette situation n’est pas transposable à la France, du fait que les plus de 80 ans sont un peu moins bien vaccinés en France, et que le remplacement du variant BA.1 par BA.2 a été plus important qu’au Portugal. En outre, la situation "fragilisée" de l’hôpital inquiète. 

Le Conseil scientifique identifie "trois points de vigilance", à commencer par le niveau des hospitalisations, en très net reflux ces derniers mois mais redevenu "élevé pour la saison". Il pointe aussi la situation aux Antilles, particulièrement en Martinique, et la mortalité élevée des plus de 80 ans constatée au Portugal, "alors que la couverture vaccinale y est très bonne". 

Dans ce contexte, les experts rappellent l’importance des gestes barrières auprès des plus fragiles, du deuxième rappel vaccinal chez les éligibles, et recommandent l’accès facilité aux antiviraux (Paxlovid et anticorps monoclonaux) aux personnes infectées à risque de formes graves. 

 

"Il faut s'attendre à de nouvelles vagues épidémiques"

Pour le Conseil scientifique, "il faut s'attendre à de nouvelles vagues épidémiques de Covid-19". Il juge donc "souhaitable de garder des dispositifs permettant une surveillance efficace de la circulation du virus et la sécurisation des lieux les plus à risque pour les plus fragiles, tout en poursuivant une politique vaccinale dynamique qui reste l’arme la plus efficace pour se protéger contre les formes graves de l’infection". 

Premier texte de la législature, un court projet de loi prévoyant le maintien provisoire d'un dispositif de veille et de sécurité sanitaire, du 1er août 2022 jusqu'au 31 mars 2023, est arrivé ce mardi 5 juillet en commission à l'Assemblée. Le Conseil scientifique "se réjouit de ce retour vers une normalisation annoncée mais prudente" et juge "utile" de prolonger le traçage informatique des tests de dépistage et des personnes infectées. "La vague épidémique actuelle, et un possible rebond de l'épidémie au cours de l'automne ou de l'hiver prochain, le cas échéant accompagné de mutations du virus, nécessite que les pouvoirs publics soient en mesure de réagir rapidement aux évolutions observées ou anticipées", expliquent les experts.

L'instance approuve également la possibilité de rétablir un pass sanitaire aux frontières, estimant cette disposition "proportionnée" aux évolutions possibles de l'épidémie. 

Ces deux mesures ont également été validées par le Conseil d'Etat, qui a en revanche retoqué la création d'un nouveau "comité de veille et d'anticipation des risques sanitaires", ne relevant pas de la loi mais "du domaine du règlement" - décret ou arrêté. Cette instance était censée prendre le relais du Conseil scientifique, dont le maintien au-delà du 31 juillet est indécis, ses membres ayant prévu de "mettre fin à ses activités" à cette date. 

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