Femmes enceintes et grippe : le test de diagnostic rapide montre son intérêt

05/07/2019 Par Marielle Ammouche
Infectiologie
Une étude menée à l’hôpital Cochin de Paris montre que l’utilisation d’un test de dépistage moléculaire rapide de la grippe permet de diminuer considérablement les traitements et hospitalisations inutiles chez les femmes enceintes.

  Chez les femmes enceintes, il est important de pouvoir différencier le plus rapidement possible une grippe, qui peut le plus souvent être traitée en ambulatoire, d’une listériose qui impose une antibiothérapie. Or jusqu’à présent, les résultats biologiques de diagnostic de la grippe ne pouvaient être obtenus que dans un délai de 24 heures. Dans l’intervalle, les patientes enceintes qui arrivaient aux urgences avec de la fièvre ou syndrome pseudo-grippal étaient donc généralement hospitalisées et traitées par antibiotiques. Les chercheurs parisiens ont donc voulu analysé l’impact d’un test de diagnostic moléculaire rapide de la grippe, qui permet d’obtenir des résultats en 2 heures. Ce test, qui est utilisé à Cochin depuis 2015, peut être réalisé 7j/7 et 24h/24 en période d’épidémie grippale. Toutes les femmes enceintes qui ont consulté aux urgences de la maternité Port Royal (Cochin, Paris) pour fièvre ou syndrome pseudo-grippal pendant les épidémies de grippe et qui ont bénéficié d’un test diagnostique de grippe, ont été inclues. Deux périodes ont été comparées : avant et après l’introduction du test moléculaire rapide (périodes 1 et 2). Moins d'hospitalisations et d'antibiotiques Un diagnostic de grippe a été confirmé par l’un des 2 tests (selon la période) chez respectivement 63,2 % et 52,3 % des patientes au cours des deux périodes. Les analyses ont permis de montrer que le taux d’hospitalisation était significativement plus élevé pendant la période 1 que pendant la période 2, que ce soit parmi l’ensemble des patientes incluses (71 % contre 44,3 %, p = 0,004), ou parmi celles chez qui la grippe a été confirmée (83,3 % contre 38,5 %, p < 0,001). Une différence importante a aussi été observée concernant l’utilisation d’antibiotiques (respectivement, 86,8 % contre 56,1 %, p = 0,001 et 91,7 % contre 44,7 %, p < 0,001). Ces résultats confirment donc que l’utilisation d’un test moléculaire rapide disponible période d’épidémie améliore la prise en charge des femmes enceintes en réduisant le nombre d’hospitalisations inutiles et en évitant des antibiothérapies injustifiées.  

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