Afin de répondre à cette question, les données de l’étude HAPO (The Hyperglycemia Adverse Pregnancy Outcomes) ont été utilisées afin d’analyser l’association entre le diabète gestationnel et le métabolisme glucidique maternel ainsi que l’adiposité chez l’enfant 10 à 14 ans après le post-partum. Le diabète gestationnel était défini en fonction des critères de définition actuels du diabète gestationnel (c’est à dire au moins 1 des glycémies après 75 g de glucose par voie orale ≥ 0.92 g/l pour la glycémie à jeun, ≥ 1.8 g/l pour la glycémie 1 heure et ≥ 1.53 g/l pour la glycémie 2 heures après 75 g de glucose). La cohorte analysée a inclus 4 697 mères d’âge moyen 41.7 ± 5.7 ans et 4 832 enfants d’âge moyen 11.4 ± 1.2 ans dont 51 % étaient des garçons. La durée médiane de suivi a été de 11.4 ans. Le critère de diabète gestationnel a été trouvé chez 672 des 4 697 femmes de cette cohorte, soit 14.3 %, et chez 14.1 % (683 des 4 832) mères des enfants participant à l’étude de suivi. Chez les mères ayant un diabète gestationnel, 52.2 % (346 sur 663) ont développé un trouble du métabolisme glucidique (diabète de type 2 ou pré-diabète, défini soit par une hyperglycémie modérée à jeun, soit par une intolérance au glucose) en comparaison de 20.1 % (soit 791/3 946) des mères n’ayant pas eu de diabète gestationnel. L’odds ratio est de 3.44 (IC 95 % = 2.85-4.14) ; la différence de risque est de 25.7 % (21.7 à 29.7 %). Chez les enfants de mères ayant eu un diabète gestationnel, 39.5 % (soit 269/681) étaient en surpoids ou obèses et 19.1 % (130/681) étaient obèses en comparaison de 28.6 % (1 172/4 094) d’enfants en surpoids et obèses et de 9.9 % (405/4 094) d’enfants obèses chez les enfants nés de mères n’ayant pas eu de diabète gestationnel. Après ajustement pour l’indice de masse corporelle maternelle au cours de la grossesse, l’odds ratio était de 1.21 (1 à 1.46) chez les enfants qui étaient en surpoids ou obèses et la différence de risque était de 3.7 % (-0.16 % à + 7.5 %). Pour les enfants qui étaient obèses, l’odds ratio était de 1.58 (1.24 à 2.01) et la différence de risque était de 5 % (2 à 8 %). L’odds ratio était de 1.35 (1.08 à 1.68) pour le pourcentage de masse grasse et la différence de risque était de 4.2 % (0.9 % à 7.4 %). Quant à l’odds ratio pour le tour de taille, il était de 1.34 (1.08 à 1.67) avec une différence de risque de 4.1 % (0.8 à 7.3 %). En conclusion, le diabète gestationnel défini selon les nouveaux critères, et cela en comparaison des femmes qui n’ont pas eu de diabète gestationnel, est associé de manière significative à un risque supérieur de troubles du métabolisme glucidique maternels au cours d’un suivi à long terme après la grossesse. Chez les enfants de mères ayant eu un diabète gestationnel, en comparaison des enfants de celles qui n’ont pas eu un tel diabète, la différence en termes de surpoids ou d’obésité n’est pas statistiquement significative. Toutefois, les mesures additionnelles d’adiposité chez l’enfant pourraient être utiles dans l’interprétation des résultats de cette étude.
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