Deux études ont déjà apporté quelques éléments pour ce qui concerne l’amélioration de l’albuminurie et une moindre incidence de pathologie microvasculaire mais pour disposer d’un nombre plus important de patients, une équipe américaine a utilisé les données d’une étude de cohorte rétrospective de 2005 à 2011 avec un suivi jusqu’en 2015 à partir des données de 4 systèmes de santé intégrés américains. Des patients âgés de 19 à 79 ans, diabétiques de type 2, qui avaient eu une chirurgie bariatrique (n = 4024) ont été appariés, chacun à 3 patients non opérés de chirurgie bariatrique (n = 11059) en fonction de l’âge, du sexe, de l’IMC, de l’hémoglobine glyquée, de l’utilisation d’insuline, de la durée du diabète et de la lourdeur de la prise en charge. Les chirurgies bariatriques étaient dans 76 % des cas un bypass gastrique, dans 17 % des cas une gastrectomie sleeve et dans 7 % un anneau gastrique. Le suivi médian a été de 4.3 années dans les 2 groupes. La chirurgie bariatrique était associée à une réduction significative du risque de survenue de pathologie microvasculaire à 5 ans (16.9 % en cas de prise en charge chirurgicale vs 34.7 % en cas de prise en charge non chirurgicale) avec un hazard ratio ajusté de 0.41 (IC 95 % = 0.34-0.48). La chirurgie bariatrique était associée à une moindre incidence cumulée de neuropathie diabétique à 5 ans (7.2 % après chirurgie vs 21.4 % chez les patients non chirurgicaux, HR = 0.37 ; 0.30-0.47), de néphropathie (4.9 % vs 10 % ; HR = 0.41 ; 0.29-0.58) et de rétinopathie (7.2 % vs 11.2 % ; HR = 0.55 ; 0.42 à 0.73). A la réserve que ces données obtenues à partir des dossiers électroniques pourraient être incomplètes et avoir classé de manière non appropriée des pathologies microvasculaires, il semble donc bien, si l’on en croit cette grande étude multicentrique rétrospective, que la chirurgie bariatrique, non seulement améliore le contrôle glycémique mais soit aussi capable de réduire l’incidence des pathologies microvasculaires, qu’il s’agisse du risque de neuropathie, de néphropathie ou de rétinopathie, en comparaison de la prise en charge habituelle chez les patients diabétiques de type 2.
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