Pour la première fois, et à l’occasion de la Journée mondiale de sensibilisation au Syndrome d’alcoolisation fœtale (SAF) qui se tiendra le 9 septembre, Santé Publique France présente une estimation nationale des troubles causés par l’alcoolisation fœtale diagnostiquée en période néonatale. Ainsi, près d’un nouveau-né par jour (3207 entre 2006 et 2013) présenterait un trouble en rapport avec l’alcool durant la grossesse ; et 452 d’entre eux (soit une naissance par semaine) présenterait un SAF proprement dit. Ce syndrome constitue la première cause de handicap mental non génétique et d’inadaptation sociale de l’enfant. Mais ces chiffres sont probablement en dessous de la réalité car ils ne tiennent pas compte "de la difficulté à diagnostiquer ces troubles en période néonatale et n’incluent pas les diagnostics posés ultérieurement", ajoute Santé publique France dans un communiqué. En outre, l’étude montre des inégalités au niveau régional : les troubles liés à l’alcoolisation fœtal étant plus fréquents à La Réunion (1,22‰), en Haute‑Normandie (1,02‰), en Champagne‑Ardenne (0,90‰), et dans le Nord‑Pas‑de‑Calais (0,90‰). Ces données sont à mettre en relation avec la consommation d’alcool par les femmes enceintes, qui reste importante, selon les données du Baromètre santé 2017. Cette étude montre en effet que, parmi les femmes interrogées enceintes au moment de l’enquête ou mères d’un enfant de moins de 5 ans, une sur dix a déclare avoir consommé de l’alcool occasionnellement pendant sa grossesse. Cette proportion apparait néanmoins en diminution par rapport à celle constatée en 2010 dans l’Enquête nationale périnatale (deux femmes sur dix). Dans ce contexte, Santé publique France souhaite rappeler le principe de précaution qui prévaut du fait qu’aucune donnée scientifique ne permet d’établir un seuil d’alcool en dessous duquel il n’y pas de risque pour le fœtus : il est donc impératif de s’abstenir de toute boisson alcoolisée pendant la grossesse. C’est le message de la campagne lancée par Santé publique France le 9 septembre, et qui se poursuivra jusqu’à la fin du mois. Elle comprend une médiatisation offline ciblant les femmes en âge de procréer, un dispositif spécifique auprès des professionnels de santé, et une campagne digitale d’influence. En particulier, à destination des professionnels de santé, Santé publique France développe divers outils pour faciliter l’échange avec les patientes : affiches, dépliants informatifs sur les risques liés à la consommation d’alcool, et un nouvel espace dédié aux professionnels sur alcoolinfoservice.fr.
La sélection de la rédaction
Les complémentaires santé doivent-elles arrêter de rembourser l'ostéopathie ?
Stéphanie Beaujouan
Non
Je vois beaucoup d'agressivité et de contre vérités dans les réponses pour une pratique qui existe depuis 1,5 siècle . La formatio... Lire plus