Les attentats survenus ces dernières années font que les états de stress post traumatiques se multiplient.
On connait de mieux en mieux la physiopathologie, la sémiologie et l’évolutivité du stress post traumatique. Ainsi, les premières manifestations constituent un état de stress aigu qui survient entre 2 jours et 1 mois après l’événement, a rappelé le Dr Stéphane Mouchabac (Hôpital Saint-Antoine, Paris), lors d’une session consacrée à ce thème. Cet phase aiguë est constituée par des symptômes dissociatifs (torpeur, émoussement émotionnel, déréalisation, dépersonnalisation, amnésie dissociative …), qui s’associe à un syndrome de répétition, des conduites d’évitement, ainsi qu’une anxiété et une hyper-réactivité neurovégétative. Elle peut évoluer vers la guérison, une guérison apparente (ou latence), la persistance après un mois d’évolution (constituant alors le trouble stress post-traumatique ou TSPT), ou encore une décharge différée. Outre les reviviscences, et les conduites d’évitement, le TSPT est marqué par "un émoussement de la réactivité générale avec réduction d’intérêt pour les activités importantes, sentiment de détachement d’autrui, restriction des émotions, et sentiment d’avenir incertain ou 'bouché' ", explique le Dr Mouchabac. Sur le plan physique, on constate souvent une dysomnie, une irritabilité... Peuvent s’y ajouter des manifestations anxieuses, dépressives, ou des troubles cognitifs. La prise en charge vise à "offrir un espace d’écoute (cellules d'urgence médico-psychologique ou Cump, consultations spécialisées, médecins généralistes), rassurer, informer sur les risques évolutifs", explique le Dr Mouchabac. Le traitement de la phase aiguë repose sur la bêta-hydroxyzine (Atarax), en évitant les antidépresseurs et les benzodiazépines. A la phase de TSPT, un protocole basé sur l’utilisation du propanolol en complément d’une psychothérapie est testé depuis quelques années. Son principe repose sur la capacité de ce bêta-bloquant à entraver la consolidation à long terme du souvenir traumatique, de façon à l’"édulcorer". Ce traitement semble aussi efficace que la thérapie cognitivo-comportementale. Le patient ne ressent plus les effets négatifs initiaux de la remémoration de l’événement. Le traitement peut aussi comporter des antidépresseurs et éventuellement l’hydroxyzine. Cependant, le Dr Mouchabac attire l’attention sur le fait que le traitement pharmacologique peut parfois "aggraver la culpabilité", ou entraver le travail psychothérapeutique.
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