Des régimes alimentaires déséquilibrés, la sédentarité et de faibles niveaux d’activité physique augmentent le risque de maladies cardiovasculaires. Avant d’émettre des recommandations chez les personnes ne présentant pas de facteurs de risque cardiovasculaire, l’US Preventive Services Task Force a demandé à une équipe d’épidémiologistes de Portland (Oregon, Etats-Unis) de faire une revue systématique des données concernant les bénéfices et les risques de conseils donnés par les médecins pour changer les comportements en prévention primaire des maladies cardiovasculaires chez les adultes sans facteur de risque cardiovasculaire. Toutes les études randomisées d’intervention comportementale visant à améliorer le régime, à augmenter l’activité physique, à diminuer le temps de sédentarité ou la combinaison de ces différents facteurs ont été analysées chez les adultes qui n’avaient pas d’hypertension, pas de dyslipidémie, pas de diabète ou d’hyperglycémie modérée à jeun. Quatre-vingt huit études dans 145 publications ont été incluses. La revue systématique montre qu’il n’y a pas de bénéfice réel de ces interventions sur la mortalité globale ou sur la mortalité cardiovasculaire, de même pour ce qui concerne la morbidité cardiovasculaire (4 études portant sur 51 356 patients). Il en est de même pour la qualité de vie en relation avec la santé (10 études portant sur 52 423 sujets). Les auteurs ont quand même noté une petite différence statistiquement significative pour ce qui concernait la pression artérielle systolique entre les groupes qui avaient eu une intervention et ceux qui n’en avaient pas (-1.26 mmHg ; IC 95 % = -1.77 à -0.75). Il en était de même pour la pression artérielle diastolique (-0.49 mmHg ; -0.82 à -0.16), le LDL cholestérol (-0.25 g/l ; -0.43 à -0.85), le cholestérol total (-0.285 ; -0.49 à -0.075) et l’IMC (-0.41 ; -0.62 à -0.19) entre 6 et 12 mois, de même qu’il y avait une petite association, mais modérée, entre les comportements de santé, sur le plan diététique et en termes d’activité physique. Il n’y avait, en tout cas, pas d’incidence supérieure des événements secondaires graves ou des blessures ou des chutes entre le groupe intervention ou le groupe témoins. Par conséquent, les auteurs concluent que les interventions visant à changer les comportements en termes de régime et d’activité physique chez les adultes qui ne sont pas à haut risque de pathologies cardiovasculaires produisent des bénéfices sur un certain nombre de paramètres intermédiaires entre 6 et 12 mois dont la pression artérielle, le LDL cholestérol, le cholestérol total, l’adiposité avec un effet dose-réponse, les interventions d’intensité la plus élevée ayant les meilleurs résultats. Pour autant, la mortalité globale, la morbidité et la mortalité cardiovasculaire ne sont pas affectées L’USPSTF actualise donc ses recommandations de 2012 en proposant que les professionnels de soins primaires individualisent leurs conseils hygiéno-diététiques donnés aux adultes sans obésité, sans hypertension, sans dyslipidémie et sans anomalie glycémique.
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