Jeune MG comblée, j'ai choisi la meilleure spécialité

04/12/2013 Par Sandy Berrebi-Bonin

A 29 ans, Sophie est une généraliste comblée. Arrivée dans le peloton de tête aux ECN, elle a opté pour le métier dont elle rêve depuis l’enfance et ne regrette en rien son choix. “Dans la famille on est soit médecin soit instit. On aime aider les autres. Moi depuis l’enfance je savais que je voulais devenir généraliste. Je n’aurais pas pu trouver autre chose. Mon père est le vrai modèle du médecin de famille. Son métier, c’était exactement ce que je voulais faire. J’ai de la chance d’avoir eu une scolarité très facile. C’est injuste mais je mémorise très facilement. Je suis arrivée 51ème, du premier coup, en P1. Ce concours est vraiment mal fait, certains ont toutes les qualités humaines pour devenir médecin mais il n’y a que la mémoire qui est récompensée. Cela créé un fossé entre savoir et savoir-faire alors que l’on soigne des patients et non des maladies. J'ai suivi ma vocation Lorsqu’après les résultats des ECN, je me suis retrouvée dans le peloton de tête, les choses m’ont paru évidentes. Pourtant plusieurs MG de la famille m’ont conseillé de bien réfléchir à mon choix. En tant que femme, être spécialiste, comme dermatologue par exemple m’aurait garanti un emploi du temps plus confortable, moins d’urgences. Malgré leurs conseils, j’ai suivi ma vocation. Je n’avais pas envie de m’enfermer sur quelque chose. J’aime voir des patients jeunes, vieux, des bébés. L’idée de passer de la gynéco à la pédia en passant par la cardio m’enchante. La médecine générale, c’est la liberté ! Et puis, en tant que généraliste, nous sommes en première ligne. La proximité avec les patients est fondamentale pour moi. Je n’avais pas envie d’être un médecin guindé derrière sa blouse blanche. Dans le Nord-Pas-de-Calais, le vouvoiement n’existe quasiment pas. Les patients me tutoient, on s’appelle par nos prénoms. Etre proche des gens, avoir une...[ pagebreak ] intimité et une grande confiance avec les patients fait partie de l’essence du médecin de famille. Ils savent que dans le cabinet, tout peut être dit. Une famille qui soigne des familles Aujourd’hui, je suis en train de rédiger ma thèse, mais j’ai déjà mon futur cabinet dans lequel je fais des remplacements. Avec mon père, un de ses copains de fac et mon mari, qui est aussi MG dans un cabinet dans le centre de Roubaix, j’ai investi dans un cabinet du centre-ville. Nous partageons la même patientèle. Les dossiers des patients sont sur tous les ordinateurs. Cela nous permet de discuter des situations difficiles. C’est agréable de travailler tous ensemble. Je crois que seule je n’aurais pas pu faire ce métier. Je me serais fait bouffer. Travailler avec sa famille, c’est l’idéal. Je sais à quel point il est difficile de trouver des associés en qui avoir confiance. En plus, ma mère est kiné et elle collabore aussi avec nous. Nous sommes vraiment une famille qui soigne des familles ! Une fois par an, nous partons en vacances ensemble. Notre associé reste sur place et ma meilleure amie, qui est aussi MG, vient remplacer au cabinet. Pour le moment, je ne vois aucun côté négatif à mon travail. C’est un bonheur de me lever le matin pour aller travailler. Il est vrai que je suis jeune et que je n’ai pas encore d’enfant. Plus tard, cela sera sans doute plus difficile. Mon père a fait un burn out, il y a quelques années parce qu’il travaillait trop. Il avait des horaires impossibles. Il n’arrivait pas à refuser les patients. C’est une question de caractère, je suis un peu la même. Ce qui me rassure, c’est qu’à l’époque, mon père n’avait pas d’associés fiables, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Nous sommes une équipe très solidaire et nous savons que nous pouvons compter les uns sur les autres. Nous sommes là pour nous épauler, d’où l’importance d’avoir une patientèle commune. Et surtout, nous avons des patients formidables…”

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