C à 26.5 euros : "En aucun cas une volonté d’humilier ou de mépriser les médecins", déclare Braun
Interrogé par l’AFP jeudi 9 février, à cinq jours d’une nouvelle grève des médecins libéraux, le ministre de la Santé a évoqué nombre de points qui fâchent la profession.
"Mon objectif, en tant que ministre, c’est de répondre aux besoins de santé de la population", a réaffirmé, une nouvelle fois, à l’occasion d’une interview à l’AFP, François Braun. Et ce alors que les initiatives actuelles du politique pour améliorer l’accès aux soins hérissent les médecins libéraux. Le ministre de la Santé est ainsi revenu sur différents points d’achoppement.
Sur la proposition de l’Assurance maladie d’une consultation à 26,5 euro, vécue comme une "provocation", une "insulte" au sein de la profession, le ministre a indiqué que c’est un "point de départ", "en aucun cas une volonté d’humilier ou de mépriser les médecins". "C’est aussi un point de départ, poursuit-il, parce qu'"il y a la base, pour tout le monde" et qu’il "y a une deuxième partie en discussion". "Ceux qui iront dans une logique territoriale [...] auront une revalorisation supérieure".
"On ne va pas dévoiler ses cartes tout de suite"
Interrogé sur l’effort que serait prêt à fournir l’exécutif pour parvenir à un accord, le ministre a fait valoir que le "Gouvernement fait déjà un geste loin d’être négligeable". Il fait ici référence aux "150 millions d’euros mis sur la table", alloué à la ville – contre 600 millions pour l’hôpital – , dans le budget rectificatif de la Sécurité sociale. "Il y a d’autres moyens, mais c’est aussi le principe d’une négociation, on ne va pas dévoiler ses cartes tout de suite", a-t-il glissé. Le ministre conteste le reproche, formulé notamment par la CSMF, de favoriser "l’hôpital et pas la ville", soulignant qu’en 2023, le budget de la médecine de ville, "c’est trois milliards de plus que celui de l’hôpital".
Enfin, sur l’accès direct aux paramédicaux, François Braun souligne "qu’il y a des bougés", et estime "qu’il faut laisser aller la discussion parlementaire". Le ministre rappelle sa position : "l’objectif [...] est d’abord de favoriser l’exercice coordonné et de libérer du temps médical", ce qui passe "par confier certaines missions à d’autres professionnels, dans un cadre coordonné, par le médecin traitant".
"Le médecin traitant est et restera la colonne vertébrale de notre dispositif de soins primaires. Ce serait une aberration qu’il ne soit plus au centre du jeu, a-t-il tenu à rassurer. Mais on ne peut pas rester dans le statu quo actuel, poursuit-il, parce que les besoins de santé sont croissants, alors que le nombre de médecins va continuer à augmenter." S’il redit entendre des médecins "leur inquiétude, leur colère parfois", il répète aussi entendre "la colère des Français qui n’arrivent pas à trouver un médecin".
[Avec AFP]
La sélection de la rédaction