Jugé "illégal" par l'Ordre des médecins, l'hôpital de campagne tenu par des Padhue ne proposera pas de consultations
Alors que le président du conseil départemental de l'Ordre des médecins de la Nièvre a jugé son projet d'hôpital de campagne "illégal", puisqu'il doit être tenu par des Padhue, la maire de Decize a revu sa copie. Cet établissement ne proposera finalement pas de consultations gratuites, mais sera axé sur la prévention.
Il y a une semaine, le président du conseil départemental de l'Ordre des médecins de la Nièvre, le Dr Thierry Lemoine, s'inquiétait de l'installation le 19 novembre d'un hôpital de campagne dans la commune de Decize. Annoncé par la maire du village, Justine Guyot, ce projet devait permettre de faire face aux difficultés d'accès aux soins de ses administrés. Cet hôpital éphémère – prévu sur une seule journée - prévoyait des consultations gratuites, menées par une vingtaine de praticiens à diplômes hors Union européenne (Padhue). "Ils vont venir avec des médecins titulaires qui vont permettre des prescriptions d'ordonnance", précisait alors la maire du village, citée par Le Journal du Centre.
Mais ce projet a été jugé "illégal" par Thierry Lemoine. "Un Padhue n'a pas le droit d'exercer en ville. S'ils sont doublés par un médecin, le médecin est supposé faire une demande de lieux multiples d'exercice auprès du conseil de l'Ordre des médecins pour des problèmes assurantiels", détaillait le président du conseil départemental de l'Ordre.
Des arguments que Justine Guyot semble avoir entendus, puisque la maire a annoncé avoir revu l'organisation de l'hôpital de campagne. Si le projet est maintenu le 19 novembre dans la salle des fêtes de Decize, il n'y sera pas proposé de consultations. "Il y aura juste de la prévention, des ateliers et les Padhue [plus d'une trentaine, NDRL] viendront expliquer leurs parcours et pourquoi ils veulent venir dans la Nièvre", détaille la maire de la commune auprès du Journal du Centre.
Une table ronde sera aussi organisée sur la situation des étudiants en médecine français qui étudient à l'étranger. Le président du conseil départemental de l'Ordre devrait également être présent. Enfin, des cahiers de doléances accessibles aux habitants seront disponibles et une liste de personnes sans médecin traitant sera transmise à l'ARS.
Cette nouvelle formule s'éloigne donc du projet initial. "Je n'ai pas envie de passer Noël en prison", se défend Justine Guyot, qui alertait déjà en octobre sur les difficultés de ses concitoyens pour se faire soigner face notamment aux fermetures répétées des urgences du CH de la ville. L'édile avait alors pris, de manière symbolique, un arrêté interdisant aux habitants de Decize de tomber malade.
[avec Le Journal du Centre]
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