Une mesure de "désespoir" : une maire interdit à ses habitants de tomber malade
Justine Guyot, maire de Decize, a pris un arrêté pour interdire à ses plus de 5000 administrés de tomber malade. Son but ? Alerter les autorités sur la dégradation de l’accès aux soins dans ce territoire de la Nièvre.
Ça n’est pas la première fois qu’un élu impose une telle mesure, mais cela surprend toujours. La maire de Decize (Nièvre), Justine Guyot, vient de prendre un arrêté interdisant à ses administrés de tomber malade. Une décision "symbolique mais nécessaire", explique l’édile dans un courrier adressé aux maires des communes environnantes, et consulté par le Journal du Centre. Face aux fermetures répétées des urgences du CH de la ville, les alertes transmises aux autorités sanitaires sont en effet restées lettre morte, dénonce l’élue socialiste, décidée à agir.
"À Decize, la situation est désormais telle que, faute de soins disponibles, il ne nous reste plus qu’à espérer que nos citoyens ne tombent plus malades", écrit Justine Guyot, le ton grave. Et d’ajouter : "Si cette mesure peut prêter à sourire, elle traduit surtout le désespoir d’une population laissée sans recours face à un service de santé en ruine. Nous avons tous été témoins, au sein de nos communes respectives, des fermetures répétées des urgences, des délais d’attente insupportables, de l’épuisement des professionnels de santé ainsi que de l’ensemble des acteurs de la sécurité civile."
"L’accès aux services de santé dans notre département s’effondre et met en péril la sécurité de nos habitants", signale la maire, appelant les autres élus du territoire à la rejoindre dans sa démarche pour faire front commun. "Comme vous, je me retrouve face à des administrés inquiets qui n’ont plus confiance en notre système de santé. Nous devons exiger des réponses claires. Quelles solutions les autorités sanitaires envisagent-elles pour répondre à cette crise qui s’aggrave jour après jour ? Comment envisagent-elles de maintenir un service de santé opérationnel pour nos communes ?", questionne-t-elle.
"La fermeture répétée des urgences n’est pas un simple dysfonctionnement passager ; elle révèle une carence profonde du système de santé, une carence qui ne peut plus être ignorée. Le Gouvernement ne devra pas compter sur la santé de nos concitoyens pour faire des économies !", prévient-elle encore.
[avec Le Journal du Centre]
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