L'UFML offre 3000 euros au maire qui affirmera avoir trop de médecins dans sa commune
Farouchement opposée à la régulation de l'installation des médecins, l'UFML annonce offrir 3000 euros au maire qui déclarera publiquement être en "zone sur-dotée" en médecins et refusera de nouvelles installations. Un défi que le syndicat avait déjà lancé il y a deux ans. Spoiler : personne ne s'était manifesté.
Qui relèvera le défi ? La question reste, pour l'heure, sans réponse. Il y a deux ans, presque jour pour jour, l'Union française pour une médecine libre (UFML) lançait un défi de taille à l'Association des maires de France et l'Association des maires ruraux : trouver un maire qui accepterait de déclarer officiellement qu'il a trop de médecins sur son territoire et qu’il n'acceptera, de fait, plus de nouvelles installations. A l'élu qui répondrait à cet appel, le syndicat s'était engagé à offrir 3000 euros à l'association de son choix. Deux ans après avoir lancé cette initiative, le syndicat représentatif indique que le "défi n'a toujours pas été relevé", dans un communiqué diffusé ce mardi 13 août.
Alors que "nombre de responsables politiques comme la non nommée future (ancienne) Première ministre [Lucie Castets, NDLR] proposent la restriction à l’installation des jeunes médecins en zones 'surdotées', ou l’obligation d’installation en zones 'sous-dotées'", l'UFML a décidé de remettre une pièce dans la machine. Elle espère, par ce défi, montrer le non-sens de telles mesures, qui reviennent constamment sur le tapis. "Qui en France peut prétendre habiter dans une ville où il y a trop de médecins ? Quel maire accepterait par solidarité de voir ses médecins partir de sa commune ou communauté de communes, vers un autre territoire sans être remplacés ? Quel maire déclarera de façon officielle avoir atteint son 'quota' de médecins et refuser toutes nouvelles installations ?"
A l’heure ou la non nommée future ( ancienne?) Première Ministre porte la régulation d’installation des médecins libéraux, @UFMLSYNDICAT relance son défi : 3000 € à l’association de son choix pour le maire qui acceptera de déclarer officiellement qu’il a trop de médecins sur son… pic.twitter.com/j0X3ODGtOq
— DrJérômeMarty (@DrJeromeMarty) August 13, 2024
Le syndicat tient à rappeler qu'il n'existe pas de zones surdotées. Elles "n'existent que dans l’imaginaire des responsables politiques qui puisent dans celui-ci à des fins électoralistes et populistes". "Nous accusons les partisans de la coercition à l’installation et autre conventionnement sélectif des jeunes médecins d’être tous en zones sous-dotées, et d’espérer vainement 'piquer' des médecins aux communes voisines supposées surdotées", blâme l'organisation présidée par le Dr Jérôme Marty. "Sous couvert d’une loi de solidarité, se cache en réalité une loi populiste de gestion de la pénurie qui se transformera en guerre de clochers, où Pierre sera déshabillé pour habiller Paul, en fonction des appuis politiques."
Pour le syndicat, "faire croire vainement aux populations oubliées par la République que bientôt, un jeune médecin viendra sous la contrainte" est "un mensonge". "Il est une dure réalité : malgré ladite disparition du numerus clausus, il n’y aura pas assez de jeunes médecins pour remplacer ne serait-ce que les médecins qui partiront à la retraite dans les dix prochaines années", rétablit l'UFML. Et d'ajouter : "une loi limitant l’installation des jeunes médecins ne pourrait se faire, pour les voir peupler les zones sous-dotées, qu’en interdisant toute reprise de patientèle ou nouvelle installation, c’est-à-dire toute possibilité de succession à un médecin partant en retraite, à minima dans les zones normalement dotées."
Accepter de dire qu'il y a suffisamment de médecins dans sa commune reviendrait pour un maire à "accepter de voir l’offre médicale de sa ville être contrainte à diminuer", pointe l'UFML. Et de conclure : "La réalité prouve une fois de plus, combien celles et ceux qui se servent de façon populiste des difficultés d’accès au soin rencontrées par les Français sont des Tartuffes".
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M A G
Non
Mais quelle mentalité de geôlier, que de vouloir imposer toujours plus de contraintes ! Au nom d'une "dette", largement payée, co... Lire plus