
Les centres médicaux de soins immédiats feraient économiser 81 millions d'euros à l'assurance maladie, démontre une étude
Une étude médico-économique, publiée ce mardi 4 mars, analyse le coût et les implications en termes de prise en charge des patients des centres médicaux de soins immédiats (CMSI). Une trentaine de ces structures, qui visent à s'imposer comme une alternative aux urgences hospitalières, sont implantées en France.

Quels impacts des centres médicaux de soins immédiats (CMSI) sur le système de santé ? C'est la question à laquelle a cherché à répondre une étude médico-économique* sur ces structures, qui visent à désengorger les urgences. Le premier CMSI a été créé en 2012 en France. Aujourd'hui, près de 30 de ces centres – qui ne font pas l'unanimité parmi les professionnels de santé - sont implantés dans l'Hexagone, "plus de 40 ouvriront d'ici fin 2025", précise un communiqué, accompagnant la publication de l'étude ce mardi 4 mars.
Cette enquête inclut deux CMSI : ceux de Nancy et de Poitiers. Elle révèle ainsi un coût moyen par passage au sein des CMSI nettement inférieur à celui des services d'accueil des urgences (SAU), de près de 61 euros (pour chaque passage CCMU 1 ou 2 qui serait réalisé au sein d'un CMI plutôt qu'au sein d'un SAU). "A l'échelle nationale, cela représente 81 millions d'économies potentielles", indique le communiqué, précisant que cette estimation "est prudente".
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L'activité des deux CMSI analysés est dense, avec en moyenne environ 40 000 passages par an. En effet, "les données recueillies pour l'année 2023 montrent une contribution très significative des CMSI au sein des bassins de recrutement de Nancy et Poitiers, face à la charge des SAU", détaille l'étude. Le volume de patients pris en charge par ces structures est "important", et "une proportion notable de ces patients se serait probablement rendue aux SAU en l'absence de CMSI", peut-on également lire. Toutefois, le nombre de réorientations de patients des SAU vers les CMSI "resterait faible".
Des passages quatre fois plus rapides
Concernant les professionnels exerçant dans ces structures, l'étude conclut qu'"une majorité d'entre eux" sont en deuxième partie de carrière, "après avoir préalablement exercé dans le SAU". Ces soignants expriment "une satisfaction manifeste dans leur travail", est-il précisé. Ce sentiment est favorisé par leur statut libéral, qui "renforce leur engagement au travail", d'après l'étude. "En leur conférant une plus grande autonomie et flexibilité, ce statut leur permet d'organiser leur activité de manière plus adaptée à leurs besoins et à ceux de leurs patients. [Il] les place également dans une dynamique particulière : chacun d’eux porte une même responsabilité concernant la réputation du centre, et se doi[t] donc [de] garantir une prise en charge irréprochable de chaque patient", est-il détaillé.
Par ailleurs, les médecins indiquent consacrer en moyenne quinze minutes par patient dans les CMSI. Et, la majeure partie de ce temps est dédié à la prise en charge médicale, puisque les médecins ne sont pas impliqués dans les tâches administratives, explique l'étude.
Du côté des patients, leur ressenti est "fortement positif". En particulier, l'accès aux CMSI sans prise de rendez-vous est perçu par les patients comme "un avantage majeur", précise l'enquête. De plus, la durée moyenne de passage au sein d'un CMSI est quatre fois inférieure à celle d'un SAU : en 2023, la durée moyenne de passage des patient au sein du CMSI de Nancy était de 1h46, avec un délai moyen d'attente avant prise en charge soignante de 39 minutes et un délai d'attente moyen avant prise en charge médicale de 52 minutes, tandis qu'au CMSI de Poitiers, la durée moyenne de passage des patients était de 1h02.
*Cette étude a été menée pour CMSI France (réseau de centres dédiés aux urgences non programmées), par la société Antares Consulting.
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