Médecins, ce que vos patients pensent de vous...

Si certains la pensaient écornée, l'image des médecins, et plus particulièrement des médecins généralistes, est intacte dans l'opinion des Français. 92% des sondés disent avoir une bonne image de leur médecin généraliste, dont 48% une très bonne image. 91% des français se déclarent satisfaits de la facilité à comprendre les termes que leur médecin généraliste utilise, et 89% sont satisfaits de son contact humain. 88% des personnes interrogées jugent leurs diagnostics pertinents et les soins prescrits efficaces. Au final, 86% des Français sont satisfaits de la qualité de la réponse apportée à leurs préoccupations et 84% déclarent être satisfaits du temps qu’il leur consacre en rendez-vous. Concernant les aspects logistiques, la satisfaction est également très bonne : 82% des Français s’estiment satisfaits de la facilité de prise de rendez-vous. Les temps d’attente, qu’il s’agisse du temps pour obtenir un rendez-vous ou du temps d’attente dans la salle d’attente, apportent moins satisfaction que les autres aspects, mais le taux reste tout de même élevé (respectivement 76% et 70%).   "Pressés" et "intéressés par l'argent" Les personnes plus âgées sont plus satisfaites de leur médecin généraliste que les plus jeunes : l’écart entre les personnes âgées de 18 à 24 ans et celles âgées de 65 ans et plus est compris entre 6 et 20 points. Les médecins spécialistes se positionnent juste après les généralistes avec 91% d'image favorable. De manière générale, les acteurs de la santé, des infirmiers aux pharmaciens en passant par la sécurité sociale, sont bien perçus par les patients. Seuls les laboratoires pharmaceutiques font exception avec une majorité d'opinion défavorable. L’image positive qu’ont les Français des médecins se confirme dans le détail. Les patients ont notamment une image de professionnalisme des médecins, 93% d’entre eux estimant que le qualificatif "sérieux" s’applique bien aux médecins (dont 28% s’appliquant très bien). Ils sont également jugés compétents par 90% des sondés. Ces derniers les jugent "impliqués" et "passionnés". L'image sacerdotale...

des praticiens se confirme puisque 78% des personnes interrogés les qualifient de "dévoués". Les Français considèrent les médecins comme des professionnels ancrés dans des valeurs humanistes et dont le rôle est essentiel à la société. Ils sont 77% à estimer que le rôle du médecin n’est pas seulement de guérir les maladies, mais également d’être à l’écoute des souffrances de la société. Toutefois, les médecins n’échappent pas à certaines critiques. 74% des Français estiment que le terme "pressés" les qualifie bien. 58% jugent qu’ils sont "intéressés par l’argent" et 57% qu’ils sont "stressés".   Fracture territoriale Concernant l’aspect humain de la médecine, seuls 22% des interviewés estiment que la prise en compte du bien-être du patient s’est améliorée et 41% qu’elle est restée identique. Elle se serait même dégradée pour 35% des Français. La relation humaine entre le patient et les professionnels de santé s’est améliorée pour seulement 12% des Français, alors qu’elle est restée identique pour 48% d’entre eux, et se serait même dégradée pour 38% des personnes interrogées.  Les médecins semblent également accorder moins de temps aux patients, puisque 53% des Français estiment que ce point s’est dégradé. Face à ces constats, les Français se tournent vers les "pratiques médicales alternatives". Si 89% des Français jugent qu'elles devraient être mieux encadrées, 69% estiment qu'elles sont plus attentives au bien-être que la médecine conventionnelle. 83% des personnes interrogées considèrent que ces deux médecines sont complémentaires.  

  Encore reconnu comme l'un des meilleurs du monde pour 80% des Français, le système de santé semble toutefois s'être dégradé. 73% des sondés sont d’accord avec l’idée que la médecine d’aujourd’hui est moins humaine que par le passé et 61% la trouve moins performante. L'enquête démontre que la fracture territoriale ressentie par les Français est forte. Ainsi 41% des Français considèrent qu’il est facile d’accéder aux soins en France quel que soit son lieu de résidence (Ce taux monte à 47% pour les résidents de communes de plus de 100 000 habitants et descend à 32% pour les patients vivant en zones rurales). Les personnes appartenant aux catégories socioprofessionnelles aisées sont moins touchées par les inégalités d’accès aux soins. En dépit de ces évolutions, la qualité des soins et de la prise en charge des patients semble s’être plutôt...

maintenue. 36% des Français estiment que la qualité des soins prodigués s’est améliorée, 44% jugent qu’elle est restée identique. De la même façon, la pertinence des diagnostics s’est améliorée pour un tiers des Français (33%) et est restée identique pour 53% d’entre eux. Le système de santé est quant à lui perçu comme s’étant dégradé au cours des dernières années : 42% des Français estiment que l’égalité d’accès aux soins s’est dégradée, 59% que le remboursement des soins et médicaments s’est dégradé, et 70% déclarent également que les délais pour obtenir des rendez-vous médicaux ont empiré. Il apparaît de plus en plus difficile pour les Français d’accéder à certains professionnels ou infrastructures de santé, bien que les acteurs de proximité restent accessibles. Ainsi, 92% déclarent qu’il est facile d’accéder à une pharmacie près de chez eux et 67% à un médecin généraliste. Toutefois, il semble plus difficile d’accéder à certains professionnels ou structures de santé. C’est le cas notamment des chirurgiens-dentistes, pour lesquels seuls 48% des interviewés déclarent qu’il est facile d’y accéder. C’est également le cas des urgences dont seuls 45% des Français jugent qu’il est facile d’y avoir accès près de chez eux. Les médecins spécialistes sont les professionnels de santé les plus difficiles d’accès : 42% des personnes interrogées seulement déclarent qu’il est facile d’avoir accès à un pédiatre près de chez eux, 40% pour un psychiatre, 30% des femmes pour un gynécologue et 21% seulement pour un ophtalmologue.