Contre le harcèlement des caisses et le délit statistique, des généralistes appellent à un rassemblement ce jeudi à Saint-Brieuc. Ils soutiennent un confrère convoqué par la CPAM des Côtes-d'Armor.
"Il y a cinq jours, j'ai décidé de monter seul au créneau pour défendre un collègue", explique Yvon Le Flohic, généraliste des Côtes-D'Armor à l'origine de cette initiative. Un généraliste du département est en effet convoqué devant la CPAM 22 pour "délit statistique", en raison de ses prescriptions différentes de la moyenne départementale. Depuis, plusieurs syndicats (CSMF, FMF, MG France, UFMLS) mais aussi l'URPS-Médecins libéraux de Bretagne ont décidé de soutenir le rassemblement.
Action inédite demain contre le #delitstatistique intersyndicale csmf fmf mgfrance ufml et soutien de l URPS Bretagne pic.twitter.com/pC9uOtNlsM
— Le Flohic (@DrGomi) 3 octobre 2018
"Nous n'ignorons pas que ces pratiques ont permis à la CPAM 22 de passer dans le classement de la CNAMTS de la 50ème à la 3ème place, mais il nous semble urgent de poser la question des répercussions humaines", écrit Yvon Le Flohic. "Aucun des médecins avec qui j'ai pu m'entretenir ne rejette le principe d'une responsabilité et d'un dialogue avec la CPAM, mais la forme actuelle de ce dialogue ne peut perdurer sans répercussions très dommageables pour l'offre de soins", ajoute le généraliste dans un courrier. Dans un mail de soutien au mouvement, l'URPS-ML Bretagne relève que "La désertification de certains territoires en offre de soins ambulatoires, en particulier dans ce département, oblige des confrères à travailler plus pour répondre aux besoins légitimes de patients". "Ce phénomène engendre de facto une "pseudo" déviance statistique", note le Dr Nikan Mohtadi, président de l'URPS-ML de Bretagne. La colère est telle chez les médecins que le mouvement pourrait faire tâche d'huile. Le mois dernier, Nicolas Revel expliquait à Egora comment l'Assurance maladie entendait accentuer la réduction des dépenses liées aux arrêts de travail.
La sélection de la rédaction
Limiter la durée de remplacement peut-il favoriser l'installation des médecins ?
François Pl
Non
Toute "tracasserie administrative" ajoutée ne fera que dissuader de s'installer dans les zones peu desservies (et moins rentables)... Lire plus