Elle agresse la médecin qu'elle juge responsable de la mort de son père : prison avec sursis
Une habitante de la station de ski de Cauterets (Hautes-Pyrénées) a été condamnée à trois mois de prison avec sursis pour l'agression d'une praticienne en juillet 2023. La prévenue la tenait pour responsable de la mort des suites d'une crise cardiaque de son père adoptif, dont elle était auparavant la médecin traitante.
Les faits ont eu lieu le 11 juillet 2023. Ce jour-là, une Cauterésienne se rend à la messe d'anniversaire du décès de son père adoptif, survenu un an plus tôt des suites d'une crise cardiaque. Remuée, elle laisse sa mère sur le pas de l'église et se dirige vers le cabinet de leur ancienne médecin de famille, à qui elle impute la mort de son père. Elle entre dans la salle d'attente et placarde sur l'un des murs une photo du défunt sur son lit de mort accompagnée d'un message accusateur, relate La Dépêche du midi.
La praticienne, qui est en train d'effectuer des tâches administratives, sort de son bureau. Le ton monte entre les deux femmes, et, très vite, la violence s'immisce dans la conversation. "Je l'ai peut-être tapée, elle me tirait les cheveux", a déclaré la prévenue, jugée jeudi dernier devant le tribunal de Tarbes, reconnaissant péniblement être "responsable" des violences. "Je ne devais pas être là, mais il faut me comprendre", a-t-elle dit.
Si la prévenue accuse la médecin d'être responsable de la mort de son père adoptif, c'est parce que cette dernière ne s'est pas déplacée lorsqu'est survenue la crise cardiaque qui a coûté la vie à cet homme. A l'époque, la praticienne n'était plus le médecin traitant de la famille, rappelle le quotidien ; elle avait démarré une activité aux thermes de Cauterets. "Elle n'était pas dans la boucle des secours et en sa qualité de médecin thermal elle ne disposait pas d'adrénaline…", a rappelé l'avocate de cette dernière, Me Miren Lipsos-Lafaurie.
"Après le décès, elle n'est pas venue prendre des nouvelles, présenter ses condoléances à la famille en deuil", a de son côté avancé Me Lorea Chipi, avocate de la prévenue, tentant d'expliquer le ressenti de sa cliente. Celle-ci a été envahie "par ce deuil impossible" la poussant à agir de la sorte avec la praticienne, a-t-elle ajouté, appelant les juges à "tenir compte de sa grande souffrance psychique".
Le tribunal a condamné la prévenue à trois mois de prison avec sursis, et à verser 1000 euros de dommages et intérêts à la médecin qu'elle a agressée, ainsi qu'1 euro symbolique au CDOM.
[avec La Dépêche du midi]
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