Augmenter le tarif de la consultation : le remède n°1 aux déserts médicaux d'après les médecins d'Egora
Sur les 523 médecins sondés par Egora, 17% exercent déjà dans une zone pouvant être qualifiée de désert médical ; la moitié des médecins estiment quant à eux que leur territoire sera un désert médical à court ou moyen terme. Ce sentiment de désert médical est encore plus prégnant pour les médecins exerçant dans les communes de moins de 5 000 habitants : 23%, contre 4% chez les médecins exerçant dans les agglomérations de plus de 200000 habitants. Mais l'accès aux soins n'est pas forcément plus simple dans les grandes villes : les médecins y exerçant estiment que 39% de leurs patients réalisent un trajet supérieur à 30 minutes pour venir les consulter, contre 21% pour l'ensemble du panel. Un chiffre qui peut témoigner de la nécessité pour les patients des petites communes de se déplacer dans les grandes centres urbains pour consulter.
De toutes les mesures qui sont ou pourraient être mises en place pour améliorer l'accès aux soins, le renforcement de l'attractivité du métier par une hausse des tarifs de consultation est celle qui remporte le plus de suffrages (note de 6.92/10) devant l'exercice en maisons ou pôles de santé (6.20). Viennent ensuite les aides à l'installation (4.92), le développement des stages en libéral (4.66), le salariat par les communes (4.41) ou encore la délégation de tâches aux paramédicaux (4.09). Le développement de la e-santé (notamment de la télémédecine) obtient une note globale de 4.08 et les assistants médicaux un faible 3.34. Maintes fois proposée, mais jamais adoptée, la coercition à l'installation est de loin la mesure la plus impopulaire, avec une note globale de 2.05. Mais les médecins exerçant déjà dans un désert la voient d'un œil plus favorable, en lui attribuant un point de plus (3.03). La e-santé, la téléconsultation, la télé-expertise, la télésurveillance médicale des patients, le Dossier Médical Partagé, les objets connectés de santé… peuvent-ils améliorer ou faciliter l’accès aux soins sur les territoires sous-dotés en professionnels de santé ? Pour 48 % des médecins, la réponse est oui. Mais 33 % ne le pensent pas et 19 % ne se prononcent pas. Les médecins exerçant dans un désert ou dans un petite commune se montrent plus enthousiastes (respectivement 46 et 55%). "Ces résultats montrent clairement que s’il n’existe pas une médecine des villes et une médecine des champs, il existe toutefois des solutions différentes à déployer selon les territoires et leur spécificité", souligne le Dr Alain Trebucq, directeur de publication d'Egora. Vous avez par ailleurs été nombreux à manifester votre inquiétude sur l'avenir des territoires ruraux. Sans services publics, sans commerces, sans accès au numérique, il sera difficile, voire impossible, de susciter des installations. "En milieu rural, c’est souvent la “ruralité” qui fait fuir les jeunes médecins, même avec de bonnes conditions de travail", résume un lecteur.
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