Baisse drastique du prix du test antigénique : les pharmaciens menacent d’arrêter le dépistage
Alors que le nombre de cas Covid s’envole à nouveau, la Cnam souhaite poursuivre sa politique de baisse du prix des tests antigéniques réalisés par les pharmaciens : de 20 euros, ils passeraient à 15 euros. La grogne monte dans les officines. Pour l’Union nationale des syndicats de pharmaciens d’officine (Uspo), c’est une « humiliation ». Après avoir abaissé de 25 à 20 euros le prix du test antigénique le 15 février dernier, la Cnam revient à la charge pour tenter d’imposer une nouvelle baisse de tarif de 5 euros aux pharmaciens. Dans le détail, le coût du prélèvement (9.60 euros) et le coût du test (5 euros) ne bougent pas : c’est la rémunération du diagnostic, de l’enregistrement et du rendu du résultat qui diminue – de 10.40 euros avant le 15 février à 5.40 euros à l’heure actuelle et à… 40 centimes, si la baisse se confirme. « C'est une insulte à notre diplôme et notre travail », lance le syndicat dans un communiqué du 21 mars. « Si nous n'avons pas pu empêcher la première baisse de 5 euros, nous avons réussi à bloquer la seconde, poursuit-il. Maintenant que la nouvelle convention pharmaceutique est signée, la Cnam souhaite à nouveau contrôler le cout des dépistages pour les pharmaciens. »
Le syndicat se mobilise contre une décision qu’il estime « injuste », discriminatoire et « irresponsable pour les patients ». La proposition est « non applicable aux autres professionnels de santé », relève l’Uspo. « La baisse est plus importante pour les pharmaciens que pour les biologistes », souligne le syndicat, alors que « leurs investissements ont été amortis depuis longtemps contrairement à celui des pharmaciens qui ne peuvent pas automatiser leur procédure ». D’après une enquête flash à laquelle 4167 pharmaciens avaient répondu jeudi 24 mars, plus de six pharmaciens sur dix indiquent ne pas réaliser de tests en série. 91% déclarent qu’ils refuseront de poursuivre cette mission de dépistage si le prix est abaissé. « Cette baisse limitera l'accès au dépistage et compliquera le parcours de soins des patients », redoute l’Uspo. « L'objectif de la Cnam est uniquement comptable à l'heure où elle devrait envisager de prendre en charge pour les patients le co-dépistage grippe-covid ! »
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