Vaccination : la HAS favorable à l’extension des compétences des infirmières, pharmaciens et sages-femmes
Diphtérie-Tétanos-Coqueluche-Polyomélite ; Papillomavirus humains ; pneumocoque : Hépatite B ; Hépatite A ; Méningocoques A, C, W, Y et la grippe. Tels sont les vaccins que les infirmières, pharmaciens et sages-femmes devraient, selon la recommandation de la Haute Autorité de santé, pouvoir prescrire et administrer aux personnes âgées de 16 ans et plus.
Exception : les “personnes immunodéprimées dont les schémas vaccinaux peuvent être différents”, “spécifiques et complexes”, mentionne la HAS. Quant à la vaccination des enfants et adolescents jusqu’à 16 ans, elle “fera l’objet d’un travail spécifique”. À noter que la HAS exclut les vaccins contre le méningocoque B et la rage, “qui sont relatifs à des situations particulières et rares”.
#Communiqué |#Vaccination Au-delà des vaccins contre la Covid-19, la HAS recommande de permettre aux infirmiers, pharmaciens et sages-femmes de prescrire et d’administrer les vaccins non vivants inscrits au calendrier vaccinal chez les 16 ans et + https://t.co/Pnpm3lVJ8T
— Haute Autorité de santé (@HAS_sante) January 28, 2022
Pour formuler cet avis, la HAS a notamment pris en considération “les expériences préalables sur l’élargissement des compétences vaccinales contre la grippe et la Covid-19”, qui ont “montré que l’implication de différents professionnels de santé concernés avait un impact positif sur la couverture vaccinale, particulièrement pour la Covid-19”.
Dans son communiqué, la Haute Autorité pose deux conditions : “s’assurer en préalable que ces professionnels aient suivi une formation, et si possible une formation interdisciplinaire ; et renforcer et améliorer la traçabilité de la vaccination par la mise en place d’un carnet de vaccination utilisé par tous.”
Certains de ces professionnels étaient déjà autorisés à administrer ou prescrire différents vaccins, rappelle la HAS. “Les sages-femmes ont ainsi été en 2016 les premières à être autorisées à prescrire et pratiquer la vaccination dans des conditions précises chez les femmes, les nouveau-nés et leur entourage. Et plus récemment, les infirmiers et les pharmaciens ont été intégrés dans la campagne annuelle de vaccination contre la grippe saisonnière”.
Vers un démantèlement des compétences des médecins ?
“Il était temps, car la France est lanterne rouge, les autres pays du monde plaçant les infirmières en première ligne pour la vaccination de la population”, a notamment réagi, par voie de communiqué, le Syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI). “Nous espérons qu’avec ce positionnement de la HAS, le Gouvernement va enfin reconnaître nos compétences”, indique l’organisation.
Depuis des années, nous pouvons vacciner en toute autonomie nos patients contre la grippe, mais nous n’avions pas le droit de le faire pour les 11 vaccins obligatoires, ce qui était totalement incohérent, mais il reste encore des zones d'ombrehttps://t.co/bDh1w1Qg1w
— SNPI syndicat infirmier (@infirmierSNPI) January 29, 2022
Côté médecins, les syndicats ne se sont pas encore exprimés publiquement sur le sujet de cette extension, qui doit toutefois obtenir l’accord des pouvoirs publics. Mais cet avis renforce les inquiétudes sur le démantèlement de leurs compétences.
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