Manque d'effectifs, heures sup' impayées : le quotidien des infirmières et aides-soignantes
Journées à rallonges, heures supplémentaires qui ne sont ni payées ni récupérées, sous-effectif chronique… Une enquête de la CFDT s'est penchée sur la qualité de vie au travail des infirmières et aides-soignantes.
Ils sont 2 587 infirmières et aides-soignantes à avoir répondu au questionnaire de la CFDT sur leurs conditions de travail. L'enquête, qui vient d'être diffusée, révèle des dysfonctionnements importants. Et en premier lieu, un manque de personnel ressenti par les soignants. "Notre établissement accueille 83 résidents et l'après-midi nous ne sommes que deux aides-soignantes et une infirmière pour gérer tout le monde (…) Il manque énormément de personnel", confie par exemple un répondant à l'enquête. "Globalement sur l’ensemble des services, on compte un peu plus de 6 soignants pour 38 patients le matin et 5 l’après-midi en moyenne. Les proportions changent sensiblement si on ne compte pas les services pour personnes âgées, Ehpad, unités protégées, USLD. Pour le même nombre de soignants le nombre de patients tombe à 30", pointe l'enquête. A la question "Avez-vous le sentiment que l'effectif présent a permis la sécurité des soins, la qualité et la dignité des patients ?", seuls 36% des sondés répondent oui. "Charge de travail trop lourde ; on ne peut travailler correctement, plus de temps pour le relationnel. On quitte son poste avec le sentiment d’avoir bâclé son travail", souligne un répondant. Si deux tiers des salariés jugent la sécurité des soins satisfaisante, voire excellente, la moitié des salariés jugent la qualité des soins insuffisante. Autre point rouge, les plannings "Les plannings sont faits n’importe comment. On nous impose des journées de travail sur des journées de repos sans rien nous demander." Les répondants pointent des chamboulements de programme intempestifs. Quand un soignant est appelé alors que sa journée n'était pas prévue à son planning, dans 40% des cas il s'agit de compenser une absence pourtant programmée. Dans près d'un cas sur trois, les soignants voient leurs journées de travail s'allonger plus que prévu. "85% des personnels ayant fait du temps supplémentaire ont fait moins de 1h en plus. 45 % disent que le temps supplémentaire ne sera ni récupéré ni rémunéré", indique l'enquête. "Pour ce qui est des heures supplémentaires, nous en faisons sans rechigner, il n’y a pas de budget pour les payer nous dit-on, on essaye de les récupérer mais ce n’est pas nous qui choisissons les jours", commente un répondant. En mars 2017, quand l'enquête a été réalisée, 1 482 professionnels avaient chacun une moyenne de 68 heures à récupérer. Soit un total de 100 884 heures. L'enquête détaillée est disponible ici.
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