Négos au point mort : les infirmières libérales pourraient entamer une grève des soins
Particulièrement déçus par les propositions de la Cnam, les trois syndicats représentatifs de la profession ont quitté la table des négociations conventionnelles le 11 juillet dernier. Si le gouvernement continue à faire la sourde oreille, la Fédération nationale des infirmiers (FNI) n'exclut pas d'appeler à la mobilisation générale.
198 millions d’euros sur trois ans, plus 100 millions d’euros pour le futur bilan de soins infirmiers (BSI). C'est ce que la Cnam a proposé aux infirmières libérales, au terme d'un an de négociations conventionnelles. Une enveloppe jugée beaucoup trop faible par les trois syndicats représentatifs de la profession (FNI, Sniil, Convergence infirmière) et "totalement déconnectée des enjeux liés au virage ambulatoire psalmodié par les tutelles". L'étalement de l'entrée en application des mesures jusqu'en 2021 n'est pas non plus au goût des syndicats. Dénonçant une "mascarade", ces derniers ont donc claqué la porte le 11 juillet dernier. Et depuis, plus rien. L'appel à l'arbitrage du Premier ministre, adressé par les syndicats le 17 juillet, est resté sans réponse. A la veille de la présentation par le gouvernement de sa stratégie de transformation du système de santé et du coup d'envoi des travaux de préparation du PLFSS 2019, les organisations représentatives des 120.000 infirmières libérales viennent de lancer un appel à l'aide aux parlementaires, "les priant d’exercer les pressions nécessaires sur le Gouvernement afin de débloquer cette situation". "L'avenir du système de santé ne peut se construire qu'avec le réseau des infirmiers libéraux bien répartis sur le territoire, pour peu que l'Assurance Maladie consente à investir dans les évolutions et l'actualisation de notre convention nationale et de la nomenclature des actes à la hauteur des efforts qu'elle a consentis envers les autres professions, notamment les médecins généralistes, les pharmaciens et fin juin les chirurgiens-dentistes", juge la FNI dans un communiqué daté du 29 août. A défaut, le syndicat "n’exclut pas d’appeler à une mobilisation générale pouvant prendre la forme d’une grève des soins non programmés".
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