Un arrêté paru mardi 28 décembre au Journal officiel autorise jusqu'au 31 janvier 2022 la vente au détail des autotests en dehors des pharmacies d'officine. Face à "l'augmentation très forte du taux d'incidence, due à la propagation des variants Delta et Omicron" et à "une demande d'examens et de tests de dépistage sans précédent depuis le début de la crise sanitaire", "il y a lieu de diversifier les circuits d'approvisionnements et de ventes des autotests de détection antigénique du virus SARS-CoV-2 sur prélèvement nasal", justifie le Gouvernement dans cet arrêté. Il rappelle également que "l'intérêt de l'utilisation des autotests dans le cadre de l'indication 'sociétale', en complément des tests RT PCR et antigéniques réalisés par ou sous la supervision des professionnels de santé a été confirmé par la Haute Autorité de santé". Par conséquent, le texte autorise "à titre exceptionnel et jusqu'au 31 janvier 2022" la vente des autotests au détail en dehors des pharmacies d'officine, qui en avaient jusqu'ici le monopole. Concrètement, les autotests pourront être vendus dans les super et hypermarchés. Ces tests coûtent aujourd'hui de l'ordre de 4 à 5 euros l'unité en pharmacies. Leclerc, Système U et Carrefour n'ont pas annoncé de prix de vente, mais ils affirment qu'ils vendront à prix coûtant. "Ces dispositifs médicaux sont réservés aux personnes asymptomatiques pour leur seul usage personnel", rappelle toutefois l'arrêté. Dispositif médical ou "produit d'appel" ? Cette mesure "a été prise malgré notre mobilisation et notre forte opposition", a réagi l'Union nationale des pharmaciens d'officine (Uspo) mardi, se disant "révoltée par cette décision". "Les pharmacies effectuent chaque jour un grand nombre de refus de dispensation à des personnes symptomatiques demandant un autotest, et les réorientent vers un test approprié dans leur officine", souligne le syndicat de pharmaciens. "Comment imaginer que la GMS [grandes et moyennes surfaces, NDLR], qui fait des autotests un produit d’appel, garantisse une utilisation adaptée de ces dispositifs." Pour l'Uspo, cette mesure vient "modifier en profondeur la stratégie de dépistage 'Tester, Tracer, Isoler'". Même colère du côté de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). "Les autotests ne sont pas une simple marchandise à mettre en GMS. Je le répète, l'encadrement par un professionnel de santé est fondamental. Nous n'allons pas en rester là", a réagi sur Twitter Philippe Besset, président du syndicat, pour qui la mesure est "un renoncement à la stratégie de tracing" de l'épidémie. A l'opposé, l'UFML du Dr Marty a salué cette décision. "Nous défendons depuis plusieurs mois l’accès à ces moyens de prévention à tous moments et en tous lieux. Réserver les autotests en pharmacie ne participe pas d’une lutte efficace contre la Covid19", considère le syndicat de médecins libéraux. Pour l'UFML, l'autotest doit être "désanitarisé". Le syndicat demande au Gouvernement d'aller plus loin en autorisant la vente "à prix coûtant, par les entreprises qui en feront la demande".
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